algodystrophie, diagnostic difficile, traitements mal codifiés
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
Définition
C’est un syndrome douloureux localisé à une région articulaire ou périarticulaire, respectant le cartilage, apparaissant dans les suites d’un traumatisme, d’une pathologie douloureuse locorégionale ou systémique
Etiologie
Primitive : 30 % des cas
Secondaire
- Post-traumatique (50 % des cas)
-
Post-chirurgie orthopédique
-
Après infiltration de cortisone
Hypothèse étio-pathogénique
En phase chaude
Auto-entraînement d’un arc réflexe sympathique entrainant la libération de catécolamines à l´origine d´une stase veinocapillaire et d´ œdème
En phase froide
L´ischémie résiduelle stimulerait les cellules conjonctives qui synthétiseraient la fibrose
D’autres neuro-médiateurs sont incriminés :
VIP, substance P, calcitoningene related peptide
Clinique
Début brutal localisé au pourtour d’une région articulaire, sans organisation métamérique précise.
Pas de signes généraux associés.
Jamais de fièvre.
La phase chaude
- Débute de quelques jours à plusieurs mois après un facteur déclenchant et dure de 2 semaines à 3 mois.
-
La douleur est spontanée d´horaire inflammatoire, intense, exacerbée par la mobilisation.
-
Il existe une raideur importante et une impotence fonctionnelle d’intensité variable
-
Des troubles vasomoteurs sont associés : fréquents au niveau de la main, parfois œdème mou prenant le godet, peau luisante, rouge, hyperhidrose, hyper ou hypothermie.
-
Parfois on retrouve un épanchement de la synoviale qui limite les amplitudes articulaires.
La phase froide
- Débute après un délai variable. Elle est parfois inaugurale.
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La douleur est atténuée et révélée par la mobilisation
-
Alors que la raideur est aggravée par la rétraction capsulaire et tendineuse.
-
Le handicap fonctionnel est plus ou moins important.
-
Les troubles vasomoteurs sont différents : Peau pâle, fine, froide, voire cyanotique ou dépilée.
-
Une amyotrophie et une fibrose des tissus mous, musculo-aponévrotique et capsulo-ligamentaire peut être observée.
A noter les formes particulières
- Le syndrome épaule/main : épargne le coude.
-
Algodystrophie de hanche : au cours de la grossesse et de la période post-natale.
-
Algodystrophie multifocale : touche souvent le même membre.
Examens complémentaires
Recherche de signes négatifs biologiques :
- pas de syndrome inflammatoire
-
si les marqueurs du remodelage osseux et la ponction articulaire sont effectués, ils reviennent normaux
Signes radiologiques
- permet le diagnostic différentiel et étiologique
-
signes négatifs : pas d’ostéocondensation, les interlignes articulaires sont respectées
-
signes retardés à un mois : déminéralisation osseuse localisée, mouchetée, pomelée, micro ou macro polygéodique dans les régions épiphysaires ou sous chondrales.
Scintigraphie osseuse (sensibilité : 95%)
A la phase chaudeExtension locorégionale avec hyperfixation aux temps vasculaire, tissulaire et osseux
A la phase froideHyperfixation uniquement au temps osseux tardif
TDM
Permet d’éliminer les diagnostics différentiels et précise l’étendue de la déminéralisation
IRM (sensibilité : 95%)
Les anomalies sont plus spécifiques
En phase chaudeŒdème aux limites floues qui donne un hypo signal en T1, qui se rehausse après injection de gadominium, donne un hyper signal en T2
En phase froideLes images se normalisent précocement
Guérison
Dans 90% des cas, dans un délai de 6 mois à 2 ans
Dans 10% des cas, évolution défavorable
- séquelle trophique : rétraction tendineuse et aponévrotique, peau d’aspect sclérodermiforme
-
douleurs invalidantes
Prise en charge
Difficile
Se conçoit comme une concertation multidisciplinaire.
Deux axes :
- soulager la douleur et les phénomènes vasomoteurs
-
limiter les extensions secondaires : fibrose et atrophie des tissus mous
Place prédominante de la rééducation fonctionnelle
Phase chaude : limiter le passage à la phase froide- mise en décharge
-
surélévation du membre atteint et contention
-
physiothérapie possible
-
mobilisation active en prévention de l’amyotrophie et massage superficiel à visée décontracturante
Phase froide : maintien ou récupération de l’amplitude articulaire- massage défibrosant
-
physiothérapie
-
kinésithérapie : assouplissements et étirements répétés. Remise en contrainte progressive des articulations
-
ergothérapie possible : récupération fonctionnelle articulaire de la vie quotidienne
Les traitements médicamenteux
Leur efficacité est mal connue. Une seule méta-analyse suggère des améliorations après l’utilisation de la calcitonine.
Antalgique de niveau 1 et 2 et AINSAntidépresseurs tricycliques- Effet sur les douleurs neurogènes
-
Retentissement psychologique
Calcitonine- Traitement de première intention
-
Efficacité plus grande si débutée précocement
-
Une injection par jour pendant 15 jours. Continuer une injection par semaine pendant un mois si efficace
Biphosphonates et blocs veineux locorégionauxN´ont pas démontré leur efficacité et ne s´utilisent que dans les formes hyperalgiques, rebelles aux autres traitements.
Prévention
Mesures prophylactiques indispensables dans les suites d’un traumatisme ou d’une chirurgie :
- Diminution de la durée d’immobilisation
-
Rééducation douce
-
Soulagement des phénomènes nociceptifs
Commentaire
Maladie aux critères toxinomiques mal définis, à la physiopathologie mal connue, au diagnostic et à la prise en charge difficiles.
Même si elle est habituellement d´évolution favorable, les douleurs quotidiennes, les incapacités et la fragilisation psychologique qu´elle entraîne, en font une pathologie invalidante pour laquelle les progrès scientifiques se font encore attendre.
- auteur du résumé:Rciqoypa Qtewvbuv (Rédacteur(trice) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:01/12/2009
- date de validation:30/01/2010
- Mots cles:
- Dystrophie sympathique réflexe
- algodystrophie
- algoneurodystrophie
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