Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Prévalence des troubles du sommeil :
25% des enfants et des adolescents en bonne santé,
75% des enfants atteints d´une affection psychiatrique ou neuro développementale
Conséquences négatives à long terme.
Définition :
difficultés à l´initiation, à la durée, à la consolidation ou à la qualité du sommeil,
malgré une heure et une routine adaptées à l´âge de l´enfant pour aller au lit,
ce qui entraine une déficience diurne pour l’enfant et la famille.
2 causes = syndrome de retard de phase, insomnie comportementale
chez les nourrissons avec croissance et développement normaux, il faut chercher des problèmes comportementaux ou liés à allaitement
adolescents : syndrome de retard de phase est la cause la plus fréquente -> hygiène du sommeil + mélatonine
Causes comportementales de l´insomnie -> traitement = hygiène du sommeil :
Recommandations de bonne hygiène du sommeil chez les enfants :
- éviter la sieste durant la journée
- diner au moins 2heures avant d’aller au lit
- arrêt des écrans au moins 1 heure avant d’aller au lit
- maintenir une routine pour aller au lit, notamment à des heures de sommeil et de réveil habituelles
- dormir dans leur propre lit
- environnement propice au sommeil : sombre, silencieux, pas surchauffé
(- éviter caféine, nicotine, alcool)
Hormone synthétisée naturellement par l´épiphyse, sécrétion régulée par le noyau suprachiasmatique de l´hypothalamus
A partir de l´âge de 3 mois elle sécrétée à fortes concentration le soir, faibles concentrations durant la journée.
Le rythme circadien de sécrétion de mélatonine constitue le mécanisme essentiel du cycle sommeil-veille.
La mélatonine a :
- un effet chronobiologique (effet de changement de phase du rythme circadien)
- et un effet hypnotique et favorisant le sommeil moins bien établi.
La littérature compte des études contradictoires portant sur l’efficacité de la mélatonine sur le sommeil, ceci est attribuable à des différences de populations et de posologies.
Essai double aveugle contrôlé par placebo,
Population = 40 enfants de 6 à 12ans
Critère de Jugement Principal= heure d´endormissement et durée totale de sommeil
Intervention = placebo vs 5mg de mélatonine à libération rapide à 18h pendant 4 semaines
Mesure = assoupissement à l´aide d´un actigraphe,
Résultats = sujets du groupe sous traitement actif se st endormis plus tôt (21h09 versus 22h06, p=0.005) avec prolongation de la durée totale de sommeil (9h43min vs 9h14min, p =0.026)
Analyse covariance (11enfants prenaient méthylphénidate pour TDAH) : mélatonine efficace aussi.
- Propriétés immunomodulatrices
Donc mélatonine contre-indiquée si trouble immunitaire /syndrome lymphoprolifératif / traitement immunosupresseur.
- Abaissement du seuil épileptogène ? résultats contradictoires !
Profil d´inocuité :
Cohorte de 101 enfants (6->12ans) aux Pays Bas avec TDAH et syndrome de retard de phase,
Prise de mélatonine pendant 4 semaines (3mg si <40kg, 6mg si >40kg)
65% prenaient toujours de la mélatonine 3.7 ans plus tard,
Pas d’effet indésirable rapporté par les parents.
Au total,
Après échec des modifications comportementales, et après avoir éliminé cause médicales d´insomnie, il semble approprié d´essayer la mélatonine.
Aucune ligne directrice claire quant à la posologie.
Société canadienne de pédiatrie recommande : 1mg chez le nourrisson, 2.5 à 3 mg chez l´enfant, 5mg chez l´adolescent.
Pour les troubles du rythme circadien, avec syndrome de retard de phase, possibilité de prescrire mélatonine avec suivi régulier et évaluation de l’insomnie.
Pas de recommandations/protocoles clairs.
Inocuité à long terme pas encore établie.
Eviter chez enfants atteints de trouble/déficit immunitaire ou qui sont sous traitement immunomodulateur.
Article intéressant
Sujet peu étudié
- insomnie de l´enfant
- mélatonine utilisée chez l´adulte mais peu d´études chez l´enfant.
Traitement qui semble prometteur. Mais l'étude de faible puissance montre un résultat marginal sur la durée totale de sommeil et la phase d'endormissement.L'utilisation en pratique clinique incite à la prudence, meme si la molécule est très largement utilisée depuis longtemps en médecine adulte
Pas de recommandations claires car pas assez de recul sur l´innocuité à long terme.
Attention à bien éliminer les causes comportementales de l´insomnie avant de se lancer dans un traitement médicamenteux.
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