Comment envisager une amélioration de la prise en charge de la souffrance psychique liée travail face aux dégradations manifeste des conditions de travail ?
Khireddine I, Lemaitre A, Homere J, et al.La souffrance psychique en lien avec le travail chez les salariés actifs en france entre 2007 et 2012, à partir du programme mcp BEH ;
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
CONTEXTE DE L´ETUDE
La souffrance psychique
La souffrance psychique est la deuxième affection la plus fréquente causée ou aggravée par le travail.
Mais il n´existe pas de réparation prévue par la sécurité sociale pour les victimes.
Objectifs de l´étude
- Evaluation du taux annuel de prévalence de la souffrance au travail
-
Caractérisation des symptômes
-
Analyse de l’association entre cette affection et certains caractères socio-démographiques
METHODE
Etude observationnelle descriptive
Surveillance épidémiologique à partir des données du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) : Réseau de médecins du travail sentinelles qui signalent tout symptômes ou affections qui semblent en lien avec le travail.
Deux catégories de maladies psychiques en lien avec le travail
- Maladies relevant du chapitre V du tableau de Classification Internationale des Maladies (CIM)
-
Autres troubles de santé mentale qui ne sont pas considérés comme des maladies (syndrome d’épuisement professionnel ou stress lié à l’emploie).
RESULTATS
Prévalence
Sur la période de 2007 à 2012 : 2 fois plus de souffrance psychique en lien avec le travail diagnostiquée chez les femmes que chez les hommes chaque années.
Chez les hommes
- Augmentation significative du taux global : De 1,1% à 1,4%
-
Prédominance de conduite addictive ou troubles du sommeil (mais sans différence significative avec les femmes)
Chez les femmes
- Augmentation non significative du taux global
-
Prédominance néanmoins d’épisodes dépressifs légers et de troubles anxieux (mais pas de différence significative avec les hommes)
Evolution dans le temps
Avant 2010 :Prédominance de l’épisode dépressif léger (environ 1/3 des cas)
Depuis 2011 :Prédominance des troubles anxieux et dépressifs mixtes (environ 1/3 des cas).
Augmentation de la probabilité de déclarer une souffrance psychique avec :
L´age :
- Hommes : Prédominance chez les 35-44 ans
-
Femmes : Prédominance chez les 45-54 ans
La catégorie socialePrédominance chez les cadres tres élevée, quel que soit le sexe
Du secteur d’activité
- Hommes : Prédominance dans le secteur de l’enseignement et de la finance
-
Femmes : Prédominance dans le secteur dans le secteur de l’information et la communication
DISCUSSION
Les auteurs expliquent les résultats de deux façons.
L´augmentation de la souffrance psychique en lien avec le travail pourrait être liée à la médiatisation plus importante de cette pathologie qui inciterait les patients à en parler plus facilement avec leurs médecins.
De plus, la détérioration des conditions de travail depuis quelques années pourrait également expliquer l´augmentation de la souffrance au travail (relation avec hiérarchie et entre collègues, organisation du travail, objectifs toujours plus ´hauts´..).
Commentaire
Les limites
- La pratique médicale est différente d’un médecin à l’autre, cela peut entraîner des différences de diagnostic. Les critères diagnostic sont subjectifs.Le terme de souffrance traduit un sentiment , pas un élément clinique.
-
Le diagnostic d’affection psychique est difficile en médecine du travail ,par contrainte de temps et manque de confiance du patient envers le praticien.
-
L´imputabilité de la souffrance psychique au travail relève de l’expertise clinique et du lien de causalité entre exposition professionnelle et souffrance psychique.Le sujet est il en souffrance en raison d'un dysfonctionnement personnel, de problèmes personnels, d'un comportement anormal de ses collègues ou d'un dysfonctionnement institutionnel de l'entreprise ?
Dégradation des conditions de travail
Plusieurs autres études (citées dans l´article) suggèrent que l´augmentation du risque de dépression ou trouble de santé mentale ,dans les deux sexes, est liée aux conditions de travail défavorisées. Une amélioration des relations psycho-sociales au travail pourrait donc permettre une diminution de la morbidité psychiatrique du travail.
On parle de dégradations globales des conditions de travail, au détriments des jeunes travailleurs et des emplois à faible qualification.Ceci est encore une fois difficile à évaluer : par rapport aux années 1960 ? par rapport aux mines du temps de Zola, ce serait plutot le contraire.
Double problématique dans la prise en charge
- Amélioration de la prise en charge des patients en souffrance psychique liée au travail : envisager un accompagnement spécialisé standardisé et/ou prévoir une réparation adaptée par la sécurité sociale. Mais le diagnostic est difficile et le critère d´imputabilité du travail est parfois discutable.
-
OU Amélioration des conditions de travail pour prévenir l´apparition de ce type d´affection.On peut souhaiter une amélioration de l'ecoute de ces problématiques.Le bien être des salariés est un facteur identifié de meilleur productivité.
- auteur du résumé:Amélie Hervault (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:19/05/2016
- date de validation:08/05/2016
- Mots cles:
- Syndrome d 
- ´ 
- épuisement professionnel
- Médecine du travail
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