Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La toxoplasmose est une zoonose parasitaire ubiquitaire causée par Toxoplasma gondii.
Elle infecte les mammifères à sang chaud, dont l’homme et les oiseaux.
Les hôtes définitifs du parasite, chats et autres félidés s’infectent principalement en consommant de la viande d’animaux contaminés et excrètent dans leurs selles des oocystes qui deviennent contaminants en sporulant dans le milieu extérieur.
L’homme se contamine en consommant de l’eau ou des aliments contaminés par des oocystes sporulés, ou de la viande crue ou insuffisamment cuite contenant des kystes.
Lorsque la primo-infection survient en cours de grossesse elle peut s’accompagner d’une transmission materno-fœtale responsable d’une toxoplasmose congénitale avec comme risque : mort fœtale, complications neurologiques ou ophtalmologiques.
Le risque global de transmission est de 25%.
Le risque de transmission augmente avec la grossesse mais la gravité de l’atteinte fœtale augmente d’autant plus que la transmission se fait tôt au cours de la grossesse
Le diagnostic se fait par sérologie prénatale puis un suivi mensuel des sérologies en cas de séronégativité initiale.
Depuis 2007 : entre 180 et 250 cas de toxoplasmose congénitale sont notifiés chaque année et sont responsables de 10 à 20 interruptions de grossesse par an.
Les objectifs de cette étude étaient d’estimer l’évolution de la séroprévalence de la toxoplasmose et de ses facteurs associés chez les femmes enceintes, en France, entre 1995 et 2010, à partir des données des Enquêtes nationales périnatales (ENP).
L’étude a porté sur les ENP réalisées en 1995, 2003 et 2010. La séroprévalence de la toxoplasmose a été estimée pour chaque enquête et une analyse multivariée a été réalisée afin d’identifier les facteurs associés à la toxoplasmose.
Les résultats ont porté sur 42 916 femmes dont 13094 en 1995, 14704 en 2003 et 15118 en 2010.
La séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes enceintes a diminué au cours du temps, passant de 54,3% en 1995 à 43,8% en 2003 et à 36,7% en 2010.
La diminution entre 1995 et 2010 était de 19% chez les femmes de nationalités française alors qu’elle n’était que de 2,7% chez les femmes originaires d’Afrique du Nord, et on notait une augmentation de 8,8% chez les femmes originaires d’Afrique subsaharienne.
L’âge et la région de résidence étaient significativement associés à la séropositivité dans les trois enquêtes.
En 2010, la séroprévalence augmentait significativement avec l’âge : 23,3% chez les moins de 20 ans et 48,4% entre 35 et 39 ans.
On retrouve un gradient de séroprévalence est-ouest. Les régions Franche-Comté, Alsace et Lorraine ayant les niveaux de séroprévalence les plus faibles.
L’aquitaine, le Midi-Pyrénées ont les séroprévalence les plus fortes avec l’Île-de-France et l’Outre-mer.
La séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes enceintes a fortement diminué entre 1995 et 2010.
L’augmentation avec l’âge s’explique par une pathologie immunisante avec un taux de mortalité faible chez l’immunocompétent.
Les disparités régionales pourraient s’expliquer par les variations climatiques et des différences de comportement alimentaires selon les régions.
Le Sud-Ouest présente un climat tempéré et humide favorisant la conservation des oocystes dans le sol par comparaison à l’Est où les températures sont basses.
La diminution globale est multifactorielle : amélioration des mesures d’hygiène alimentaires, individuelles ou industrielles, les modifications des comportements alimentaires humains (augmentation de la cuisson, baisse de la consommation de viande bovine) ou chez les chats qui mangent plus de croquettes et moins de viande crue.
Concernant la nationalité, les différences de séroprévalence pourraient s’expliquer par une exposition plus précoce ou plus grande des individus dans leurs pays d’origines.
Une étude réalisée en Tunisie suggère l’hypothèse d’une contamination plus importante des femmes avant l’âge de 20 ans
Une réévaluation de la stratégie de dépistage actuelle de la toxoplasmose pendant la grossesse devrait être envisagé.
Ce changement de stratégie devra prendre en compte le rapport coût/efficacité.
Il reste actuellement important de promouvoir les mesures de prévention à respecter pendant la grossesse.
Cette étude confirme un constat fait au cabinet : les femmes sont majoritairement séronégative à la toxoplasmose et ce, même chez les propriétaires de chat.
Selon toute vraisemblance la décroissance de la séroprévalence devrait continuer.
Les auteurs suggèrent une réévaluation de la pertinence du programme de dépistage sans proposer d’alternative.
La gravité de la toxoplamose congénitale exclue l’idée d’arrêter le dépistage régulier chez les femmes séronégatives.
Mais on pourrait par exemple imaginer un modèle basé sur le calcul d’un risque fonction de la région, de l’âge et de la présence d’un chat dans l’entourage.
En fonction de ce risque : soit une poursuite du schéma habituel soit un espacement des sérologies durant la grossesse.
Mais évidemment ceci serait le résultat d’une étude à part entière.
Pour rappel on peut retrouver des documents destinés aux patients sur ameli-sante.fr :
Ainsi que des questions réponses et une fiche de recommandations sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire ,de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) pouvant être donnée aux femmes enceintes.
´ >https://www.anses.fr/fr/system/files/MIC-Fi-RecoToxo.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/MIC-QR-Toxoplasmose.pdf
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