DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse
Recommandations diagnostiques et thérapeutiques des infections à gonocoque
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Résumé de l'article
Introduction
Parmi les infections sexuellement transmissibles, le gonocoque (Neisseria gonorrhoeae) se transmet de manière directe et touche surtout les jeunes adultes (femmes de 16 à 25 ans et hommes de 21 à 30 ans). Il peut être asymptomatique ou avoir de multiples aspects : urétrite et épididymite chez l´homme, cervicovaginite, urétrite, infection génitale haute chez la femme ainsi qu´anorectite et pharyngite dans les deux sexes. Le gonocoque pose un problème de résistance croissante notamment aux fluoroquinolones et aux pénicillines. Le nombre de cas diagnostiqué est en augmentation depuis les années 2000, avec dans un tiers des cas une co-infection par le chlamydia.
Méthodes
Cet article est une synthèse réalisée par la revue Prescrire à partir des différentes recommandations et données internationales concernant le diagnostic et la prise en charge des infections à gonocoque jusqu´en décembre 2013. Les données ont été selectionnées selon leur qualité puis analysées par le comité Prescrire avec relecture externe.
Conclusions
Méthodes diagnostiques de la gonococcie
Chez les patients symptomatiques (écoulement urétéral), il est recommandé d´effectuer prélèvement urétéral ou endocervical avec culture (systématique) pour antibiogramme même si la culture est difficile.
Chez les patients asymptomatiques ou dans le cadre d´un dépistage autour d´un cas, la culture peu sensible. On lui préfère l´amplification par PCR à partir d´un premier jet d´urines chez l´homme ou à partir d´un autoprélèvement vaginal chez la femme qui permettront également de rechercher dans un même temps le Chlamydia.
Traitements de la gonococcie
Contre le gonocoque :
- A utiliser en première intention Ceftriaxone 500mg IM : efficacité contre le gonocoque, pénétrance des les voies génitales, peu de résistances. Bonne tolérance. Il existe des réactions d´hypersensibilité et une douleur à l´injection justifiant la lidocaïne comme solvant. A éviter en fin de grossesse
- En cas d´allergie ou de résistances : spectinomycine 2g en dose unique IM. Bonne tolérance. Effets secondaires troubles digestifs, douleur au point d´injection. Non étudié pendant la grossesse. Faible diffusion salivaire
- Si refus de traitement injectable par le patient, possibilité de céfixime per os mais augmentation des résistances. A éviter en fin de grossesse
- Azithromycine 2g en dose unique. Mauvaise tolérance digestive. Possible en cas de grossesse. A ne pas prendre avec les dérivés de l´ergot de seigle et les agonistes dopaminergiques).
Antibiotéhrapie contre le Chlamydia systématique en association :
- Azithromycine 1g per os. Bonne tolérance, effets secondaires digestifs tels que les ulcérations oesophagiennes
- En cas d´allergie : doxycycline 7 jours, à éviter en fin de grossesse et en fin d´allaitement (effets indésirables osseux et dentaires chez l´enfant).
Mesures associées à l´antibiothérapie :
- Traiter dès le diagnostic, sans attendre le résultat de la culture pour limiter la chaine de transmision
- Informer le patient concernant les infections sexuellement transmissibles
- Dépister des coinfections associées : VIH, hépatite B et C, syphilis
- Proposer la vaccination contre l´hépatite B si le patient n´est pas immunisé
- Traiter les partenaires, dans l´intervalle, informer le patient de la nécessité d´avoir des rapports sexuels protégées
Commentaire
Les infections sexuellement transmissibles sont un problème de santé publique puisque le nombre de gonococcie est en recrudescence depuis 2000.
Cet article est intéressant notamment dans le cadre de l´émergence des résistances du gonocoque aux antibiothérapies telles que les fluoroquinolones.
Il met en évidence un consensus concernant les recommandations diagnostiques et thérapeutiques, et parait être un article à diffuser largement pour que l´ensemble des médecins adoptent la bonne attitude thérapeutique et ainsi limiter l´émergence de résistances.
Par ailleurs, il rappelle l´intérêt des examens complémentaires pour surveiller l´émergence de résistances et le cas échéant, adapter l´antibiothérapie.
- auteur du résumé:Julie Legrand (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:09/07/2015
- date de validation:22/07/2015
- Mots cles:
- neisseria gonorrhoeae
- ceftriaxone
- azithromycine
- gonorrhée
- maladies sexuellement transmissibles
- sexually transmitted diseases
- chlamydia trachomatis
- antibiothérapie
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