Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Fin 2013, environ 40 millions de personnes ont été vaccinées dans le monde avec le vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18. Le vaccin 16, 11 étant moins utilisé.
Fin 2014, l’efficacité de ces vaccins papillomavirus reste mal cernée au-delà d’une prévention des lésions du col de l’utérus précancéreuses, d’où l’importance de l’évaluation des effets indésirables de cette vaccination.
Que sait-on de plus, fin 2014 des effets indésirables des deux vaccins papillomavirus disponibles ?
Les diverses sources n’ont pas montré de signal d’alerte notable amenant à considérer que les quelques décès observés au cours des études soient de cause vaccinale.
Les atteintes auto-immunes, dont certaines à expression neurologique, sont très surveillées dans les suites de vaccinations. Du fait de l’inquiétude que suscitent les atteintes graves, les soignants et les patients tendant à notifier largement lorsqu’une maladie auto-immune ou neurologique apparait dans les suites d’une vaccination, ce qui ne signifie pas un lien causal. Les données épidémiologiques concernant le vaccin papillomavirus 8, 11, 16, 18 sont nombreuses et ne montrent pas de signal d’alerte particulier sur le sujet. Au total une augmentation des atteintes neurologiques ou auto-immunes par le vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 apparait peu probable.
Le taux de notification des chocs anaphylactiques graves avec le vaccin papillomavirus 6,11, 16, 18 a été similaire à celui d’autres vaccins utilisés dans la même tranche d’âge.
Au cours d’une étude de cohorte réalisée chez près de 300 000 jeunes filles, les troubles thrombo-emboliques ont été de fréquences similaires chez les jeunes filles vaccinées à celles non exposées au vaccin quadrivalent. Cette étude n’a pas mis en évidence de lien entre la survenue de thrombose artérielle ou veineuse et le vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18.
Les études rapportent une recrudescence des syncopes, des cécités, des paresthésies et des anxiétés, parfois associées à un malaise vagal lié au geste vaccinal.
Ce syndrome est mal connu, il est défini par des sensations de brulures, des sensations douloureuses du bras et de l’avant-bras, des engourdissements, des paresthésies voire paralysies du bras vacciné. Ce syndrome parait lié au geste vaccinal plus qu’au vaccin lui-même, cet effet indésirable étant aussi rapporté avec d’autres vaccins.
Des crises d’asthme ont été notifiées dans certaines études. Le mécanisme expliquant la survenue d’un asthme n’est pas connu mais comme avec tous les vaccins une réaction d’hypersensibilité tel un bronchospasme lié à la présence d’un adjuvant est plausible chez les personnes prédisposées et ayant réagi dans un délai très court après la vaccination.
Le vaccin papillomavirus 16, 18 a été moins utilisé dans le monde que le vaccin quadrivalent, les données épidémiologiques sont moins nombreuses. Plusieurs cas de syndrome de fatigue chronique (état de fatigue d’une durée supérieure à 6 mois) ont été rapportés mais diverses études de cohortes ou cas/témoin n’ont pas mis en évidence d’augmentation de fréquence de ce syndrome avec le vaccin papillomavirus.
Les données épidémiologiques montrent une efficacité du vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 vis-à-vis des dysplasies de haut grade (réduction d’environ 40% des dysplasies de haut grade du col de l’utérus, tous génotypes confondus chez des jeunes femmes âgées de 16ans à 23ans n’ayant pas encore eu de rapports sexuels).
Fin 2014 le recul depuis le début de la vaccination contre le papillomavirus n’est pas suffisant, pour savoir si elle est efficace contre les cancers du col utérin. En 2015 le principal outil de réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus reste donc le dépistage par frottis cervico-utérin.
Fin 2014 les effets indésirables des vaccins papillomavirus ont été analysés par de nombreuses agences du médicament, ces données confirment l’absence de signal d’alarme concernant les effets indésirables du vaccin papillomavirus 6, 11, 16, 18 et ne doivent pas réduire son utilisation.
Fin 2014 son évaluation est en encore en faveur d’une efficacité vis-à-vis des dysplasies de haut grade du col utérin mais son efficacité sur les cancers invasifs du col reste méconnue et nécessite encore quelques années d’étude.
Pour le vaccin 16, 18 les données sont moins nombreuses, il est donc préconisé de favoriser la prescription du vaccin papillomavirus 6, 11, 16,18.
Il est important de rappeler que la vaccination ne se substitue pas au dépistage, qui est l’élément principal contre les cancers invasifs du col. En France ce message serait facilité par la mise en œuvre d’un dépistage organisé.
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