Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La surveillance de la grippe en France poursuit les objectifs suivants : la détection précoce, le suivi de la dynamique et l’estimation de la morbidité et de la mortalité des épidémies grippales, ainsi que la caractérisation, le suivi de l’évolution antigénique et la recherche de la résistance aux inhibiteurs de la neuraminidase des virus grippaux en circulation. Cet article présente le bilan épidémiologique et virologique de la grippe en France métropolitaine durant la saison 2013-2014.
En France métropolitaine, la surveillance de la grippe s´appuie des réseaux de médecine ambulatoire et de laboratoires partenaires, les signalements de foyers d´infection respiratoires aiguës (IRA) dans les collectivités de personnes âgées, la surveillance des passages aux urgences et des hospitalisations pour grippes, ainsi que des cas graves de grippe hospitalisés en réanimation, et sur les données de mortalité disponibles.
La surveillance de la grippe a débuté le 30 septembre 2013 (semaine 40/2013) et s´est terminée le 13 avril 2014 (semaine 15/2014).
Une augmentation de l´incidence des consultations pour syndrome grippal a été constatée début janvier 2014, avec un pic d´activité en semaine 7/2014 (10-16 février). L´épidémie a été moindre que les 3 années précédentes, avec 1.1 millions de consultations pendant les 5 semaines épidémiques (du 27 janvier au 2 mars 2014, seuil épidémique défini par le réseau sentinelle), contre 2.8 millions en 2010-2011, 1.8 millions en 2011-2012, et 4.3 millions en 2012-2013.
371 foyers (= au moins 5 cas) d´IRA ont été signalé, avec une grande hétérogénéité selon les régions (22% des signalement provenaient des Pays de la Loire, 0.3% de Corse). La moitié de ces épisodes ont fait l´objet d´une enquête étiologique , ces prélèvements étaient positifs pour la grippe dans 58% des cas. Le taux d´attaque moyen au cours de ces IRA était de 26%, le taux de létalité de 2% (139 décès). La couverture vaccinale des résidents était de 85%, celle des soignants était de 23%, avec un taux d´attaque de 7% en moyenne pour les soignants.
Le nombre de consultations aux urgences pour grippe a été plus faible que les saisons précédentes, mais le taux d´hospitalisation plus élevé : 8.6% vs 5.8% en 2010-2011, 7.2% en 2011-2012 et 6.5% en 2012-2013. La part d´hospitalisation chez es moins de 5 ans (31%) et les plus de 65 ans (25%) est restée comparable au saisons précédentes.
661 cas graves de grippes ont été admis en réanimation. Il s´agissait majoritairement de patient infectés par un virus de type A(H1N1) (80%), âgés de plus de 65 ans et/ou présentant des co-morbidités (76%). 452 de ces patients avaient un statut vaccinal connu et étaient éligibles à la vaccinations : 79% d´entre eux n´étaient pas vaccinés. La létalité observée parmi ces cas grave était de 16%, comparable aux saisons précédentes.
La mortalité observée au cours de la saison grippale 2013-2014 à partir des données fournies par l’Insee est restée comparable à celle habituellement observée à la même période au cours des années précédentes.
L’épidémie de grippe 2013-2014, de faible intensité et de courte durée. Elle a néanmoins été responsable de l’hospitalisation de près de 700 cas graves en services de réanimation, soit 28 cas par semaine en moyenne pendant la période de surveillance. Une faible couverture vaccinale est à nouveau mise en évidence par ces données descriptives.
Ce rapport de l´InVS concernant l´épidémie de grippe de 2013-2014 apporte plusieurs informations utiles.
Premièrement sur la façon dont fonctionne la surveillance de la grippe en France, ce qui permet d´appréhender l´importance des réseaux sentinelles de médecine ambulatoire.
Ensuite sur la morbi-mortalité liée à une infection que l´on pourrait banaliser : même une épidémie de courte durée et de faible intensité provoque en moyenne 25 admissions en réanimation par semaine, avec une létalité de 16% parmi ces patients.
Enfin, sur la perfectibilité de la couverture vaccinale, alors même que les 2 sous-type viraux circulant cette saison était ´couverts´ par le vaccin anti-grippal.
Comme toute étude descriptive, sa comparaison avec les données antérieure est parfois délicate (variation du nombre de centre participants au réseau) et les analyses qu´on peut en faire sont limitées.
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