DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

NASH ou simple stéatose hépatique ?

Non-alcoholic fatty liver disease: an overview of prevalence, diagnosis, pathogenesis and treatment considerations. Preiss D, Sattar N. Clin Sci (Lond). 2008 Sep;115(5):141-50.



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Cet article est une mise au point parue en 2008 sur les stéatoses hépatiques non alcooliques.

La stéatohépatite non alcoolique (non-alcoholic steatohepatitis ou NASH) est une forme plus sévère de stéatose hépatique non alcoolique (non-alcoholic fatty liver disease, NAFLD, en anglais) dans laquelle on retrouve en plus des dépôts graisseux, un certain degré de lésions hépato-cellulaires et d´inflammation, avec ou sans fibrose hépatique. Son principal risque est l´évolution vers la cirrhose et le carcinome hépato-cellulaire (CHC).

Quelques chiffres. La prévalence de la NAFLD est estimée entre 20 et 30% dans le monde occidental et celle de la NASH entre 2 et 3%. Les estimations sont beaucoup plus importantes chez les sujets obèses chez qui on retrouve 65 à 75% de stéatose hépatique (85 à 95% en cas d´obésité morbide) et 15 à 20 % de NASH. Le risque d´évolution vers une cirrhose est estimé à 12% en 8 ans. Le risque de CHC est connu mais non chiffré. Plus de la moitié des personnes ayant une NASH ont un diabète de type 2 et environ 80% souffrent de dyslipidémie.

Les patients présentant une NAFLD sont en général asymptomatiques, mais peuvent parfois présenter une fatigue, une sensibilité de l´hypochondre droit ou plus fréquemment une hépatomégalie. Les ALAT et les GGT sont inconstamment augmentées et semblent assez bien corrélées avec le degré de stéatose mais ne sauraient permettre le diagnostic de NAFLD.

Les examens habituels d´imagerie, notamment l´échographie et l´IRM, permettent de dépister à des degrés divers une stéatose hépatique mais ne permettent pas de distinguer entre NASH et simple stéatose. Des marqueurs biologiques permettant cette distinction et le fibroscan sont en cours d´évaluation. A l´heure actuelle la seule façon de diagnostiquer une NASH, et donc un risque potentiel de cirrhose et de CHC, est la ponction biopsie hépatique (PBH). Etant donnés les risques et coûts de cet examen, plusieurs algorithmes ont été développés ces dernières années pour tenter de distinguer les patients à haut risque de NASH pour qui une PBH à visée diagnostique serait utile. Les principaux facteurs retenus sont un âge supérieur à 45 ans, une obésité, un diabète de type 2 et un rapport ASAT/ALAT supérieur à 1. Une PBH est aussi à envisager chez les patients présentant une élévation persistante des enzymes hépatiques malgré un traitement adéquat de leur syndrome métabolique.

A l´heure actuelle, aucun médicament ou intervention chirurgicale n´est recommandé dans le traitement de la NAFLD et aucune forme de traitement n´a montré d´impact sur le développement d´une cirrhose ou d´un CHC. L´objectif thérapeutique principal est de diminuer le risque de développement d´un diabète et le risque cardiovasculaire en augmentant l´activité physique, en améliorant l´alimentation et en traitant une dyslipidémie, une HTA ou une dépendance tabagique. La perte de poids, l´augmentation de l´activité physique et une meilleure alimentation semblent diminuer le taux des enzymes hépatiques et améliorer l´aspect échographique et histologique du foie. La chirurgie de réduction de l´obésité et certains médicaments comme la metformine, les glitazones, les ARA II et les statines pourraient avoir un impact similaire, mais ces résultats sont à interpréter avec prudence et des études supplémentaires sont nécessaires.


Commentaire

Cet article permet de mieux comprendre la différence et le continuum entre simple stéatose hépatique et NASH, et le risque de développement d´une cirrhose ou d´un carcinome hépato-cellulaire. La stéatose n´est donc pas un simple phénomène négligeable, mais doit être vu comme un précurseur ou révélateur de syndrome métabolique ou de diabète, mais aussi de complications hépatiques sévères. Sa découverte doit à mon avis, mener à une surveillance des paramètres prédictifs de NASH et à une consultation spécialisée si nécessaire. Sa découverte doit aussi être un argument supplémentaire pour renforcer les règles hygiéno-diététiques chez les patients obèses, diabétiques ou à haut risque cardio-vasculaire et peut servir d´outil pédagogique auprès du patient.


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