DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

vaccination contre les infections à rotavirus: à propos de la reco du HCSP

Avis relatif à la Vaccination des nourrissons vis-à-vis des gastroentérites à rotavirus – 29 novembre 2013 - Haut conseil de la santé publique



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

En 2010, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a confirmé l’avis de 2006 de ne pas recommander la vaccination des nourrissons âgés de moins de 6 mois contre les rotavirus.

L’épidémiologie actualisée des gastroentérites aiguës en France

Les GEA à rotavirus , chaque année, chez les enfants âgés de moins de 3 ans, :

L’évaluation des mesures d’amélioration de prise en charge des gastroentérites aiguës

Entre 2005 et 2009:

Toutefois, la pratique de la réhydratation orale reste très vraisemblablement insuffisante et le nombre de SRO remboursés par l’assurance maladie ne progresse plus depuis 2010.

L’impact de la vaccination contre les gastroentérites aiguës à rotavirus

Etudes cas-témoins conduites aux Etats-Unis, en Belgique, en Australie et en Finlande, pays où la vaccination des nourrissons est recommandée, :l’efficacité des vaccins rotavirus sur la réduction du risque d’hospitalisation pour GEA-RV a été évaluée à 81 % (IC95 : 56-92) chez les enfants âgés de moins de 2 ans, ayant reçu une dose, et à 84% (IC95 : 78-88) chez ceux ayant reçu au moins 2 doses vaccinales.

Confirmé par d’autres études réalisées aux Etats-Unis, en Australie, en Israël, et en France

La vaccination bénéficie également aux personnes non éligibles à la vaccination (enfants, adolescents, adultes) grâce à l’immunité de groupe.

La réduction de l’incidence des GEA-RV dans les tranches d’âge non ciblées par la vaccination varie de 17 à 76 %, selon les études et les niveaux de couverture vaccinale.

Les risques liés à la vaccination contre les rotavirus

Absence d’émergence de nouveaux génotypes liés à la vaccination contre les rotavirus

Données de sécurité vaccinale post-Autorisation de mise sur le marché (AMM)

En conclusion, depuis les dernières recommandations émises par le HCSP en 2010, les résultats des études de sécurité post-AMM conduites au Mexique, au Brésil, en Australie, aux Etats-Unis et les résultats de l’analyse SCCS conduite sur les cas mondiaux par l’Inserm, confirment l’augmentation du risque d’IIA dans les 7 jours suivant l’administration de la première dose de vaccin, augmentation déjà mentionnée dans les RCP des deux vaccins. En regard de l’impact important de la vaccination sur le fardeau de la maladie, aucun des pays ayant déjà mis en place cette vaccination n’a remis en cause sa balance bénéfice/risque suite à la connaissance de ces données nouvelles relatives au risque d’invagination.

La prise en charge des invaginations intestinales aiguës (IIA): En France, la prise en charge des nourrissons âgés de moins de 1 an et a fortiori de moins de 6 mois devrait être faite dans des structures pédiatriques disposant de radiologie interventionnelle et autorisées pour l’anesthésie, la chirurgie pédiatrique et éventuellement la réanimation.

Une prise en charge rapide et adéquate peut permettre dans près de 90 % des cas la réduction de l’IIA par lavement, sans avoir recours à la chirurgie. La reconnaissance précoce des IIA post-vaccinales repose avant tout sur l’information des familles par le prescripteur incitant à une consultation rapide devant un enfant algique ne s’alimentant plus ou vomissant.

L’innocuité de circovirus porcins (PCV) présents dans les deux vaccins: Compte tenu de la présence de quelques particules infectieuses dans le vaccin Rotarix®, l’EMA a demandé à la firme pharmaceutique GSK de produire le vaccin Rotarix® sans PCV.

Impact médico-économique de la vaccination généralisée des nourrissons âgés de moins de 1 an, contre les rotavirus: au prix actuels des vaccins, la vaccination des nourrissons apparaît peu coût-efficace.

La recommandation du HCSP sur la vaccination ROTAVIRUS

Compte tenu des données précédentes, le HCSP s'est prononcé pour la vaccination anti rotavirus des nourrissons de moins de six mois (nov 2013), 'sous réserve d'une politique tarifaire conduisant à des ratios coût-efficacité acceptables pour des deux vaccins'. Le texte de la recommandation peut être lu à l'adresse suivante:

http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=404

Commentaire

La rédaction de recommandations vaccinales doit tenir compte des données sociales d'acceptabilité des vaccins dans les pays où elles sont publiées.

La France est de ce point de vue un pays problématique, où les mouvements anti-vaccinaux sont forts et ont montré qu'ils pouvaient mener des actions suffisamment efficaces pour fragiliser la couverture.

Le vaccin anti-rotavirus expose à un risque faible mais réel d'IIA qui impose de le notifier aux parents

La prise en charge des IIA nécessite un plateau technique significatif qui n'est pas disponible partout en France.

Il est donc probable que, si elle est appliquée, la recommandation de vaccination anti RV aboutira à un certain nombre d'accidents chez des nourrissons (les données épidémiologiques actuelles permettent de craindre 50 cas par an d'IIA, dont quelques uns aboutiront à une chirurgie).

Ces accidents éveilleront inévitablement l'ire des groupes anti vaccinaux, ils risquent d'aboutir à une remise en cause de la vaccination anti RV, mais surtout, et c'est plus grave, à une accentuation de la position anti vaccinale de la population française.

Nous pensons que DANS LE CONTEXTE SPECIFIQUE DE LA POPULATION FRANCAISE, FACILEMENT VACCINOPHOBE, l'urgence est, en matière de rotavirus, au développement des prescriptions de soluté de réhydratation, et à la prise en charge correcte des cas, plus qu'à la vaccination.


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