DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Quelles sont les pathologies rencontrées en médecine générale prédictives d´une infection par le VIH ?

Damery S, Nichols L, Holder R et al. Assessing the predictive value of HIV indicator conditions in general practice: a case-control study using the THIN database. Br J Gen Pract. 2013 Jun;63(611):e370-7



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

En 2010, environ 91 500 personnes vivaient avec le VIH au Royaume-Uni, dont approximativement 24% s´ignoraient. Les autorités sanitaires anglaises recommendent un dépistage systématique chez tous les nouveaux patients entre 15 et 69 ans, dans les zones où la prévalence est supérieure à 2 pour 1000 habitants.

Environ un tiers des patients nouvellement diagnostiqués a consulté en soins primaires dans l´année précédant la découverte, pour une symptomatologie a postériori en rapport avec le VIH. 37 pathologies-signal sont identifiées par les recommandations comme devant inviter au dépistage. L´objectif de cette étude cas-témoins était de pondérer les valeurs prédictives de ces pathologies en soins primaires.

Méthodes

Entre janvier 1989 et septembre 2010, 939 patients de plus de 18 ans, diagnostiqués VIH durant l´année suivant leur enregistrement dans une base de données alimentée par 386 médecins généralistes (THIN), ont été appariés sur le sexe, l´âge et les conditions socio-économiques (Townsend Deprivation Quintile), à 2 576 témoins (1:2.74). Les données étaient analysées selon un modèle de régression logistique, pour déterminer une fréquence puis un risque relatif d´infection par le VIH liés à chacune des pathologies-signal en fonction des groupes de patients.

Résultats

68,7% des patients VIH étaient des hommes, âgés en moyenne de 41 ans. La majorité des cas (n = 697 , 74.2%) n´avait pas présenté de pathologie-signal. La plus diagnostiquée était la diarrhée (n=67 , 7.1%), suivait la candidose orale (n=35 , 3.7%), le zona (n=32 , 3.4%), les adénomégalies (n=28 , 3%), et la perte de poids (n=27 , 2.9%). 16 des pathologies-signal n´étaient pas constatées.

Les patients VIH étaient plus suceptibles de vivre dans de moins bonnes conditions socio-économiques (p<0.001).

10 pathologies-signal étaient significativement associées au diagnostic, dans l´année qui suivait, d´infection par le VIH, dont : pneumopathie bactérienne (RR = 47.7 , 95% IC 5.6 – 404.2), candidose orale (RR = 29.4 , 95% IC : 6.9 – 125.5), zona (RR = 25.4 , 95% IC 8.7 – 76.1), perte de poids (RR = 13.4 , 95% IC : 5 – 36), fièvre d´origine indéterminée (RR = 7.2 , 95% IC : 2.8 – 18.7), adénomégalies et diarrhée.

Conclusion et limites

Les limites rapportées par les auteurs sont :

- un manque d´exhaustitivité et une variabilité (biais de sélection) des données recueillies, puisque fonction du temps et de la volonté des médécins généralistes (même si tous les patients d´un même médecin participant à la création de la base de données sont enregistrés, et même s´il est démontré que la population de THIN est représentative de la population britannique)

- une grande proportion de patients peut ne pas consulter malgré les symptômes

- certains patients peuvent être diagnostiqués par un spécialiste (donc sous-estimation de la prévalence des pathologies-signal, et sous-estimation de leur signification prédictive).

Les résultats de cette étude pourraient permettre d´orienter plus précisemment le dépistage du VIH vers les patients présentant les pathologies-signal les plus à risque rencontrées en médecine générale.


Commentaire

Cet article est le premier travail tentant d´établir une association statistique entre différentes situations pathologiques prédictives et une infection par le VIH en médecine générale, et ce à partir d´une base de données alimentée par des médecins généralistes anglais.


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