Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La listériose a été reconnue dans les années 50 comme cause d'infection chez les immunodéprimés. Son origine alimentaire a été démontrée en 1981 et depuis, de nombreuses épidémies ont été identifiées dans le monde.
Listeria monocytogenes (L. monocytogenes) est une bactérie ubiquitaire largement répandue dans la nature : sol, poussière, eau, végétaux et dans la flore digestive de nombreux mammifères, y compris chez les humains.
La contamination alimentaire est le principal mode de transmission, et de nombreux aliments sont concernés: produits laitiers, fruits de mer, charcuteries, volailles et viandes, salades...
La transmission materno néonatale est étalement possible, elle se produit in utero par inhalation par le foetus de liquide méconial contaminé ou par passage de la barrière foetoplacentaire.
Elle est en France de 5 cas par million d'habitants, soit 200 nouveaux cas annuels. Ces chiffres ont beaucoup baissé dans les années 80-90 par suite de mesures d'hygiène agro alimentaires. Les cas maternels et néonataux représentent 12% des cas totaux. Toutes les régions sont touchées. Les épidémies sont plus fréquentes en été.
Trois quarts des sujets atteints de listériose invasive ont un facteur de risque sous jacent, notamment une atteinte de l'immunité cellulaire:
L. monocytogenes est un petit bacille à Gram positif intracellulaire facultatif, ayant une grand résistance au froid, aux variations de pH et de salinité. Il se développe aisément dans un réfrigérateur.
L'incubation varie de trois à trente jours
La baisse de l'immunité chez la femme enceinte favorise l'infection. La bactérie prolifère dans le placenta, l'infection survient le plus souvent au cours du troisième trimestre de la grossesse.
La méningite listérienne est la forme la plus fréquente. La phase prodromique dure 5 à 15 jours, peu spécifique (asthénie, douleurs abdominales,céphalées, fièvre) puis s'installe un tableau de méningite bactérienne aiguë. La raideur de la nuque est absente dans 15% des cas.Certains aspects cliniques sont évocateurs: mouvements anormaux, crises convulsives, vigilance fluctuante. Le LCR est le plus souvent clair. il s'agit dans plus de 80% des cas d'une méningite lymphocytaire avec hyperprotéinorachie constante et hypoglycorachie inconstante. L'examen direct et la culture du LCR sont négatifs dans 60% des cas les hémcoutures sont plus souvent positives (75% des cas).
La mortalité est de 0 à 13%, plus fréquente en cas de néoplasie ou d'hémopathie sous-jacente.
D'autres formes plus rares existent: méningoencéphalite aiguë, rhombencéphalite, abcès cérébraux.
L'imagerie est indispensable au diagnostic de listériose du SNC. Le scanner est souvent normal, et l'IRM est l'examen de référence, montrant des images en hyposignal T1, hypersignal T2 et FLAIR, mal limitées, confluentes avec zone centrale hypodense en T2. L'injection de gadoliniume leur donne une prise de contrste en cocarde. En l'absence de confirmation bactériologique, l'IRM peut apporter des arguments de valeur en faveur du diagnostic.
Plus fréquente chez l'immunodéprimé, elle est de meilleur pronostic.
L monocytogenes est une cause de GEA fébrile bénigne du sujet en bonne santé. Les épidémies sont souvent scolaires et sans complications. La listériose devrait être systématique suspectée en cas de GEA collective fébrile quand les coprocultures de routine sont négatives.
Plus rares: endocardites, arthrite septique, ostéomyélite, hépatite, abcès hépatique, cholécyste, péritonite...
Le diagnostic repose sur l'isolement et l'identification du germe
Les sérologies sont d'intérêt limité car peu fiables et difficiles d'interprétation.
4C'est une affection grave dont les taux de mortalité restent élevés: 23% pour les formes invasives de l'adulte (essentiellement chez des patients présentant un facteur de risque préexistant, ou les sujets âgés), 32% pour les cas maternonéonatals.
L monocytogenes est sensible à de nombreux antibiotiques. Il est important de savoir qu'elle est constitutionnellement résistante aux céphalosporines, à la clindamycine, aux pénicillines M.
L'antibiothérapie de référence est l'amoxicilline associée à la gentamycine. Le cotrimoxazole, l'érythromycine et la vancomycine peuvent également être utlisées.
L'hospitalisation s'impose, sauf en cas de gastro entérite aiguë sans facteur de gravité.
La listériose est rare, mais grave.
Le généraliste doit l'avoir à l'esprit, notamment devant un tableau pseudo grippal en fin de grossesse.
L'article ne développe pas suffisamment les missions du généraliste, notamment en matière de conseils alimentaires chez les sujets immuno déprimés et les femmmes enceintes:
Recommandations de prévention | |
Pour tous | Laver les mains, les ustensiles de cuisine et plans de travail après la manipulation d'aliments crus | Nettoyer fréquemment son réfrigérateur et s'assurer que sa température est à 4°C | Stocker les viandes crues séparément des légumes, aliments cuits et des aliments 'prêts à consommer' | Respecter les dates limites de consommation | Bien laver les légumes, fruits et herbes aromatiques avant consommation |
Précautions supplémentaires pour les personnes à risques (immunodéprimés, femmes enceintes) | Eviter de consommer du lait crus et des fromages à base de lait cru | Eviter les fromages à pâte molle, retirer la croûte des formages | Eviter rillettes, pâtés, foie gras et produits de charcuterie avec de la gelée | Eviter les poissons fumés | Consommer rapidement les produits entamés | Recuire les restes 'jusqu'à ébullition' avant consommation | Cuire les aliments crus d'origine animale (viande, poissons, charcuterie telles que lardons, saucisses de Francfort...) |
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