Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
En France, un tiers des patients VIH sont diagnostiqués à un stade tardif de la maladie. Les objectifs de cette étude étaient : 1) de décrire la fréquentation des services de santé dans la période pendant laquelle les patients étaient probablement infectés, et 2) de décrire les opportunités manquées de dépistage dans les populations à haut risque (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : HSH) et chez les patients avec des symptômes possiblement reliés au VIH.
Etude transversale, conduite au sein de 69 centres de l’ANRS. Les critères d’inclusion étaient les patients de plus de 18 ans, vivant en France depuis plus d’un an, avec un diagnostic de VIH datant de moins de 6 mois, venant consulter dans un des centres de l’étude entre juin 2009 et octobre 2010. Les informations concernant les caractéristiques du patient au moment du diagnostic, les dépistages antérieurs, les contacts avec des services de santé, et la présence d’évènements liés au VIH étaient collectées de façon rétrospective sur une période de 3 ans précédant le diagnostic.
Sur ces 3 ans, les auteurs ont établi si un test VIH a été proposé ou non au premier contact, chez les patients ayant révélé qu’ils étaient HSH, et chez ceux ayant eu des symptômes liés au VIH.
1008 patients ont été inclus. Age moyen : 39 ans. 79% étaient des hommes, 53% étaient des HSH et 16% étaient diagnostiqués à un stade tardif.
Dans les 3 ans précédant le diagnostic, 99% des patients ont eu un contact avec le système de soins et 89% ont consulté un généraliste au moins
annuellement.
Parmi les 191 HSH asymptomatiques ayant consulté un médecin, 91 (48%) ont mentionné être HSH à un médecin et parmi ceux-ci, 50/91 (55%) n’ont pas reçu de proposition de test VIH au 1er contact. Au total, 150 patients sur les 191 HSH asymptomatiques (79%) ont eu une opportunité manquée de dépistage.
De même, parmi les 364 patients qui ont consulté pour un symptôme relié au VIH, 299 (82%) n’ont pas reçu de proposition de test et parmi ceux-ci, 233 (78%) étaient probablement infectés à ce premier contact.
Les opportunités manquées de dépistage du VIH restent beaucoup trop élevées. Cette étude est en faveur d’une meilleure évaluation des risques, et d’une meilleure reconnaissance des symptômes reliés au VIH par tous les professionnels de santé.
Cette étude montre où se trouvent les opportunités manquées de dépistage par le VIH par les médecins, en particulier par les médecins généralistes :
·
défaut
d’identification des groupes à risque,
·
défaut de
dépistage des patients lorsqu’ils sont connus comme appartenant à un groupe à
risque,
· défaut d’identification des symptômes reliés au VIH.
Cette étude n’étudie pas les groupes à risque autres que les HSH, car il n’y avait pas assez de patients inclus appartenant à ces groupes : migrants d’Afrique subsaharienne (les patients nés hors de France étaient exclus), hétérosexuels avec des pratiques à risque et usagers de drogues intraveineuse.
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