Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Cet article est une méta-analyse des essais publiés dans MEDLINE de 1966 à 2007 de l’efficacité des différentes classes d’anti-hypertenseurs sur la reduction du risque d’accident coronarien et d’AVC. 108 essais contrôlés contre placebo, et 46 essais de comparaisons entre médicaments ont été analysés, impliquant un total de 464000 patients, classés en trois catégories exclusives l’une de l’autre : patients sans antécédent cardiovasculaire, patients ayant un antécédent coronarien, patients ayant eu un AVC
Les bêta bloquants apparaissent comme ayant un effet préventif sur la réduction du risque coronarien en cas d’antécédent d’infarctus, qui dépasse leur effet lié à l’action sur la pression artérielle : 29% vs 15% pour les autres médicaments. Cet effet supplémentaire est limité aux premières années après un infarctus.
En dehors de ce cas particulier, les cinq grandes classes d’anti-hypertenseurs (thiazidiques, bêta bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes de l’angiotensine II, anti calciques) se montrent également efficaces dans la réduction du risque coronarien et d’AVC, respectivement réduits de 25% et 36% pour une baisse moyenne de 10 mm Hg de la pression artérielle systolique ou de 5 mm Hg de la pression artérielle diastolique. Un très léger avantage dans la réduction du risque d’AVC est observé avec les anti calcliques (RR 0.92 (IC 0.85-0.98).
Il est intéressant de noter que la réduction du risque d’IDM et d’AVC est la même chez les personnes ayant ou non un antécédent cardiovasculaire, et quelle que soit la valeur de la pression artérielle avant traitement (jusqu’à des valeurs aussi basses que 110 mm Hg de systolique et 70 mm Hg de diastolique)
La combinaison d’anti-hypertenseurs à faible dose est possiblement plus intéressante sur la réduction du risque coronarien et cérébrovasculaire que l’utilisation de monothérapies à dose standard.
Le risque d’insuffisance cardiaque est également réduit par le traitement anti-hypertenseurs, la réduction du risque étant de 19% pour les anti calciques, et de 24% pour les autres familles.
Les auteurs concluent que les cinq classes d’antihypertenseurs sont globalement comparables dans leur effet sur la réduction des risques coronarien et cérébrovasculaire, à l’exception d’une réduction plus nette du risque coronarien en cas de prescription précoce d’un bêta bloquant après IDM, et d’un discret avantage aux anti-calciques dans la prévention du risque cérébro vasculaire. Le bénéfice est le même, quelle que soit la pression artérielle avant traitement, et qu’il existe ou non un antécédent cardiovasculaire.
Les données de cette méta-analyse confirment des résultats antérieurs: le choix d´un anti hypertenseur dépend maintenant essentiellement des co morbidités, plus que des caractéristiques de l´HTA elle-même: la présence conjointe de migraines orientera sur un bêta bloqueur en première intention, un diabète orientera vers un IEC ou un ARA-2.
Il est intéressant de noter que l´efficacité préventive est assez indépendante du niveau de pression artérielle initial. Il est dommage que l'article ne donne aucune place à certains sous-groupes de population, dans lesquels des études antérieures ont montré des arguments de choix (africains, diabétiques, sujet âgé ....)
Cet article va donc renforcer la question de la pilule de longue vie: faut-il envisager de donner, en prévention primaire, sans tenir compte des facteurs de risque, une unique pilule à toute la population, contenant une statine, un peu d´aspirine et un antihypertenseur?
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