Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Strongyloides stercoralis existe sous trois formes: adulte, larve rhabditoïde et larve strogyloïde infestante. La femelle adulte, 3 mm de long sur 50 µm de diamètre, vit dans la muqueuse du duodenum et du jejunum de l'homme (ainsi que du chat et du chien). Elle ne survit pas au dessous de 8°C ni au dessus de 40°C.
La larve strogyloïde infestante, présente dans le millieu extérieur, franchit les téguments, et décrit le cycle de l'ascaris et de l'ankylostome: coeur droit, poumons (capillaires pulmonaires puis alvéoles), elle remonte dans les voies aériennes, les bronches et la trachée, puis est déglutie au carrfour aérodigestif, elle franchit le pylore et devient une femelle parthénogénétique qui s'enfouit dans la muqueuse jéjunale et se reproduit à l'identique sans fécondation (50 oeufs par jour environ). De l'oeuf éclosent des larves rhabditoïdes de première génération qui ont deux futurs possibles:.
Cette auto réinfestation permanente est favorisée par toutes les causes de ralentissement du transit (constipation, médicmaments, iléus réflexe engendré par la parasitose elle-même). La migration tissulaire permanente explique les manifestations respiratoires et l'hyperéosinophilie. Elle se fait à bas bruit chez l'immuno compétent et le cycle s'emballe en cas d'immunodépression.
La contamination se fait par voie transcutanée, en marchant sur un sol pollué par des matières fécales.
D'autres voies de contamination sont possibles mais rares (ingestion de légumes ou fruits souillés, contamination sexuelle).
La prophylaxie repose sur la lutte contre le péril fécal (latrines notamment) et le port de chaussures.
Le parasite est surtout répandu en zone tropicale mais peut s'adapter à des milieux tempérés. On estime que 50 millions de sujets sont porteurs dans le monde, notamment en Afrique noire, aux Antilles françaises, en Amérique centrale et du Sud, en Asie du Sud-Est. Les taux d'infestation sont très variables: de 3% environ aux Antilles à 48% en Centrafrique. La maladie est plus fréquente en zone rurale qu'en zone urbaine, et touche toujours plus souvent les sujets âgés que jeunes (amélioration de la prophylaxie). En zone tempérée, le parasite est présent dans les pays d'Europe centrale. La maladie est rare en France, la plupart des cas étant dus à l'immigration et au tourisme tropical.
La maladie est fréquemment oligo ou asymptomatique (20 à 50% des cas). Lorsqu'elle est symptomatique, l'expression est polymorphe et évoule en trois stades:
C'est une maladie gravissime, généralement mortelle, conséquence, suite à un désordre immunitaire, d'un emballement du cycle normal de réinfestation, et à l'envahissement d'organes habituellement épargnés.
Les principales causes d'anguillulose maligne sont:
Il est à noter que l'infection par le VIH, même avec immunodépression, ne prédispose pas à l'anguillulose compliquée.
le tableau clinique associe:
L'interrogatoire rapporte des manifestations déroutantes, qu'il faut rapporter à la parasitose. Les clés de l'interrogatoire sont un passé tropical même ancien, l'existence d'un tableau de larva currens, de manifestations allergiques récurrentes, car le tableau digestif est souvent peu évocateur à lui seul.
L'éosinophilie constitue le signe biologique majeur, mais elle n'est ni sensible, ni spécifique de l'anguillulose. Les taux d'éosinophilie sont habituellement élevés (supérieurs à 30%).
L'examen parasitologique des selles fait le diagnostic. Il faut savoir que la femelle adulte pond très peu (50 oeufs par jour) et de façon inconstante. Il est recommandé de faire plusieurs examens à quelques jours d'intervalle.Différentes méthodes de concentration (Janeckso-Urbanyi, Baermann) et de culture sont utilisées, il est nécessaire de s'adresser à un laboratoire ayant une bonne expérience de ces techniques
La sérologie d'anguillule est peu spécifique et a tendance à faire porter le diagnostic par excès, mais comme l'examen parasitologique est lui, insuffisamment sensible, la combinaison des deux techniques est souvent utile
En cas de suspicion de forme sévère, pour laquelle un diagnostic urgent s'impose, la biopsie duodénale peut être utilisée.
Le traitement de référence est l'ivermectine (STROMECTOL). Le thiabendazole (MINTEZOL) et l'albendazole (ZENTEL) sont également efficaces
L'ivermectine s'utilise en deux doses (200 µg par kilog) administrées à 15 jours d'intervalle, avec un taux de guérison proche de 100%
La gravité de ces formes impose une prise en charge en milieu infectiologique ou de réanimation, le traitement étiologique associe plusieurs antiparasitaires.
Il doit être systématique chez tout patient originaire d'un pays d'endémie qui doit entreprendre une corticothéraphie par voie oral ou immunodépresseur.
Un article très complet sur une pathologie fréquente chez les patients originaires de région tropicale ou des Antilles.
Le généraliste peut tout à fait y être confronté. Il doit savoir évoquer cette pathologie malgré le caractère déroutant de ses manifestations (digestives, respiratoires, cutanées).
Le traitement a récemment été révolutionné par l´IVERMECTINE, constamment efficace.
Le traitement prophylactique doit être systématique, notamment avant l´initiation d´une corticothérapie.
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