Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Les céphalées sont un motif très fréquent de consultation avec des causes très diverses, et parfois des difficultés de prise en charge. Cet article présente les dernières recommandations émanant du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE), équivalent anglais de notre HAS, pour le diagnostic et la prise en charge des céphalées chez l’adulte et l’adolescent.
Il est recommandé de réaliser un bilan d’imagerie (ou autres examens complémentaires selon le contexte) si le patient présente un (ou des) symptôme(s) associé à la céphalée faisant évoquer une étiologie grave nécessitant une prise en charge urgente telle que méningite, accident vasculaire cérébral, épilepsie… Exemples de signes d’alerte : une aggravation des céphalées avec de la fièvre , une céphalée d’apparition brutale , un déficit neurologique , un dysfonctionnement cognitif récent , un changement de comportement , une perte de connaissance , un traumatisme crânien récent , contexte de cancer , vomissements sans cause évidente…
Il faut savoir distinguer les principaux types de céphalées : céphalées de tension, migraine ou algie vasculaire de la face, selon les critères de l’ICHD-II (International Classification of Headache Disorders II).
Il est important de repérer les céphalées par abus médicamenteux, caractérisées par au moins 3 mois de prises médicamenteuses, avec prise de triptans, opioïdes ou dérivés de l’ergot de seigle au moins 10 jours par mois, ou prise de paracétamol, aspirine ou AINS au moins 15 jours par mois.
Traitement de 1ère intention : aspirine, paracétamol ou AINS (prendre en compte les comorbidités et contre-indication , pas d’aspirine pour les jeunes de moins de 16 ans)
Ne pas proposer d’opioïdes.
En cas de céphalées chroniques, envisager un traitement par acupuncture (10 séances).
Proposer une association comprenant un triptan et un AINS ou bien un triptan et du paracetamol en cas de crise. Si ce traitement est inefficace ou mal toléré : metoclopramide ou prochlorperazine par voie non orale et ajouter un AINS ou un triptan par voie non orale (si ils n’ont pas déjà été essayés).
Traitement prophylactique : proposer du topiramate ou du propranolol selon le terrain et les préférences du patient. (Topiramate déconseillés chez les femmes : risque d’une baisse d’efficacité des pilules oestroprogestatives et risque de malformations fœtales !) Si ces traitements médicamenteux sont inadaptés ou inefficaces : proposer une prise en charge par acupuncture ou un traitement pas gabapentine.
La riboflavine (vitamine B2) peut être efficace pour diminuer la fréquence et l’intensité des migraines chez certains patients.
Il est déconseillé de prescrire une pilule oestroprogestative chez les patientes présentant des migraines avec aura. Chez les patientes présentant des migraines menstruelles prévisibles, ne répondant pas aux antalgiques classiques, on peut proposer un traitement par frovatriptan ou zolmitriptan les jours où la céphalée est attendue.
Le traitement recommandé est l’oxygénothérapie (au masque, débit minimum 12L/min) associé à un triptan par voie nasale ou sous-cutané lors les crises.
Le vérapamil est utilisé en traitement prophylactique (nécessite un avis spécialisé et un ECG).
Expliquer au patient que le traitement consiste à réaliser un sevrage de tous les médicaments utilisés en abus , qu’il faut arrêter les médicaments plutôt brutalement (et non pas progressivement) , avertir le patient qu’il risque une recrudescence initiale des céphalées avant l’amélioration, et qu’il peut y avoir des symptômes de sevrage. Proposer un suivi régulier et rapproché.
Ces recommandations britanniques nous permettent de comparer nos pratiques avec d’autres et mettent en lumière quelques « nouveautés » dans les traitements des migraines. Une association médicamenteuse (triptan + paracetamol ou AINS) semble une nouvelle stratégie à envisager (elle serait plus efficace pour le traitement aigu de la migraine d’après les auteurs).
Par ailleurs la proposition de prise en charge en acupuncture pour les céphalées chroniques n’est pas habituelle pour nous médecins français (est-ce pris en charge par l’assurance maladie britannique ?), mais peut être une piste intéressante chez les patients « résistants » aux traitements médicamenteux.
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