Consultation pré-conceptionnelle : recommandations anglaises.
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
Introduction : Pourquoi la consultation pré-conceptionnelle doit-elle devenir indispensable ?
La consultation pré-conceptionnelle a pour but de reconnaître et prendre en charge les risques sociaux, médicaux et comportementaux lors d’une grossesse et, à terme, de réduire la morbi-mortalité maternelle et périnatale. La moitié des décès maternels au Royaume-Uni sont dus à des pathologies préexistantes à la grossesse. Cet article reprend les principales recommandations anglaises sur les conseils et soins pré-conceptionnels.
Le mode de vie, la promotion générale de la santé.
- Supplémentation en acide folique : 400µg/j,3 mois avant la conception et durant le premier trimestre diminue le risque d’anomalie de fermeture du tube neural. Posologie à augmenter à 5mg / jour chez les femmes à risque.
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Changement du mode de vie : promotion de l’arrêt du tabac, limiter la prise d’alcool, éviter la prise de drogues illicites.
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Recommandations générales : optimisation du poids et de la pression artérielle grâce à l’activité physique et un régime approprié. Hygiène bucco-dentaire, supplémentation en vitamine D, dépistage cancer du col, dépistage des violences conjugales. Conseil de voyager si possible avant la grossesse.
Quelles infections à risque dépister ?
- Vérifier la vaccination et/ou le statut sérologique vis-à-vis de la rubéole. Si besoin vacciner la patiente et déconseiller la conception pendant 1 mois après la vaccination.
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Au Royaume Uni il n’y a pas de recommandation de dépistage des infections à CMV, varicelle et toxoplasmose avant la grossesse car il n’y a pas d’étude d’efficacité de niveau de preuve suffisant.
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La réalisation de sérologies virales VIH, VHB, VHC est à envisager pour minimiser la charge virale pendant la grossesse et réduire le risque de transmission verticale.
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Le dépistage des IST (syphilis, gonocoque et chlamydiae) n’est pas à faire en routine, néanmoins il existe au Royaume Uni un programme national de dépistage des infections à Chlamydiae chez les femmes de moins de 25 ans.
Quels médicaments à proscrire, à continuer ?
- Selon la gravité de la pathologie sous-jacente, le risque de tératogénicité du médicament et la période d’exposition, certains médicaments doivent être arrêtés avant la conception. Certaines molécules peuvent être continuées jusqu’au premier retard de règle. Il faut pouvoir proposer une alternative sans risque aux femmes qui doivent arrêter un médicament.
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Faire comprendre aux femmes qu’il est parfois important et sans risque de continuer certains médicaments , le déséquilibre de la pathologie chronique étant plus à risque que la prise médicamenteuse.
Quels conseils pour une femme avec une pathologie chronique ?
Les patientes avec pathologie préexistante nécessitent le plus souvent une consultation pré-conceptionnelle spécialisée pour évaluer l’impact de la grossesse sur la maladie et effectuer les ajustements thérapeutiques nécessaires.
Quel intérêt chez les patientes avec pathologie psychiatrique ?
Le risque de décompensation psychiatrique pendant la grossesse et l’impact sur la mortalité maternelle a été récemment reconnu. Il est recommandé au généraliste de faire le point sur les traitements et les symptômes, et d’adresser au psychiatre si nécessaire. Evaluer le risque suicidaire, l’intoxication alcoolo-tabagique, le mésusage médicamenteux et conseiller en conséquence. Une prise en charge pluridisciplinaire est la plus adaptée.
Quand concevoir pour une patiente avec une pathologie préexistante ?
Lors de certaines pathologies, il est préférable d’attendre une période de stabilité de la maladie préexistante.
Un dépistage génétique doit-il être réalisé en pré-conceptionnel ?
- Aux Etats-Unis l’American Congress of Obstetricians et Gynecologists recommande un dépistage des mutations les plus fréquentes du gène de la mucoviscidose chez toutes les femmes en âge de procréer. Une telle politique de dépistage est à l’étude au Royaume Uni.
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Au Royaume Uni il existe un dépistage pré-conceptionnel de la thalassémie et de la drépanocytose pour les femmes venant de zones où la prévalence de la maladie est élevée.
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Un conseil génétique spécialisé est recommandé chez les patientes avec une mutation génétique connue (porteuse saine ou malade) afin de discuter des différentes possibilités pour la grossesse à venir.
Quelle est la meilleure façon de tomber enceinte ?
Un rapport sexuel tous les 2 ou 3 jours optimise les chances de concevoir. Il n’est pas recommandé de programmer ces rapports sexuels lors des périodes d’ovulation car il s’agit souvent d’une source de stress et ça n’augmente pas le succès.
Un bilan d’infertilité peut être proposé en cas d’échec de procréation après un an de rapports non protégés.
Conclusion : Quel niveau de preuve ?
Quatre essais ont évalué les effets des conseils pré-conceptionnels vs suivi habituel. Ces interventions semblent avoir un impact sur le comportement maternel. Un seul essai a montré un faible impact sur l’évolution finale de la grossesse.
Les auteurs concluent que des recherches sont encore nécessaires dans ce domaine et que, au vu du fort taux de grossesse non programmée, il faut envisager un moyen d’atteindre toutes les femmes en âge de procréer.
Commentaire
- auteur du résumé:Aurélie Urena (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:12/12/2012
- date de validation:20/12/2012
- Mots cles:
- Grossesse
- Prévention
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