DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse
Le dépistage des cancers de la prostate par PSA, quel intéret clinique ?
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Résumé de l'article
Le cancer de la prostate reste longtemps asymptomatique et ne modifie en général pas ou peu l´espérance de vie. L´évaluation disponible en 2009 ne démontrait pas l´intérêt d´un dépistage en population générale par le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique). Début 2012, L´évaluation de ce dépistage s´est-elle étoffée ? Pour répondre à cette questions, nous avons réalisé une synthèse des données d´évaluation comparative.
Cinq essais randomisés ont eu des résultats discordants. Un essai biaisé, en raison de l´absence d´analyse en intention de dépister et un suivi moins long. Deux essais, un essai réalisé à Norrköping et un essai dit PLCO, ne montrent pas de différence statiquement significative de la mortalité par cancer de la prostate. Deux essais sont en faveur du dépistage, un essai dit Erspc et un essai dit de Göteborg, montrent qu´un mort par cancer de la prostate est évité pour 1400 et 300 hommes dépistés respectivement.
Deux méta-analyses n´ont pas montré d´efficacité du dépistage sur la mortalité par cancer de la prostate. La mortalité a été d´environ 0,5 et 0,8 %, sans différence significative, chez 340000 et 390000 hommes respectivement.
70% des hommes ayant un taux de PSA supérieur à 4 ng/l n´ont pas de cancer de la prostate détecté par les biopsies. Ces résultats faussement positifs inquiètent le patients, provoquent des répétitions des biopsies prostatiques, et exposent le patient aux effets indésirables des biopsies (hématuries, hémospermies, douleurs, fièvres, voire rétention aigue d´urine et infections)
30 à 80% des cancers de la prostate diagnostiqués par le dépistage sont inutiles. ils conduisent à diagnostiquer et traiter des cancers localisés, qui n´auraient eu aucun effet sur la santé, et exposent inutilement les patients aux effets indésirables à long terme des traitements : la prostatectomie (incontinence urinaire, troubles de l´érection, les conséquences psychiques), et la radiothérapie (cancer vessie et rectum)
En conclusion, l´intérêt clinique d´un dépistage des cancers de la prostate par PSA, associé ou non au toucher rectal, n´est toujours pas démontré. En pratique, mieux vaut informer les patients des éléments d´évolution naturelle des cancers prostatiques et les effets indésirables du dépistage.
Commentaire
La revue Prescrire a réalisé une synthèse des essais ayant évalué les méthodes de dépistages des cancers prostatiques jusqu´à Novembre 2011.
Cet article est intéressant dans la pratique, il ne démontre pas l´intérêt clinique d´un dépistage par dosage du PSA, alors que les effets indésirables sont fréquents. Mais cette question reste ouverte, en attendant les résultats finaux des différents essais en cours.
- auteur du résumé:Radhia Hasnaoui (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:23/10/2012
- date de validation:24/10/2012
- Mots cles:
- cancer de la prostate
- PSA
- dépistage
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