Cystites aiguës : recommandations pour le diagnostic et le traitement
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
Diagnostic
Signes cliniques
- pollakiurie, impériosité mictionnelle, miction douloureuse, brûlures mictionnelles, absence de fièvre et absence de symptômes les 4 semaines avant cet épisode et absence d'autres symptômes
-
si signes vaginaux : évoquer une vaginite
-
si écoulement urétral ou partenaire avec signes urétraux : évoquer une urétrite
Situations nécessitant une évaluation complémentaire : signes « de gravité, de risque, ou de complication »
Signes évoquant une infection plus grave ou une pyélonéphrite- consultation plus de 7 jours après le début des symptômes
-
douleur lombaire
-
température > 38°C
Infection récente ou récidivante- échec d´un traitement antibiotique récent
rechute précoce (< 7 jours)-
infection récidivante (définie arbitrairement par ≥ 3 épisodes/an ou 2 épisodes dans les 6 derniers mois ou un dernier épisode < 3 mois)
Autres facteurs de risque ou de complication- hématurie (ne pas négliger un diagnostic différentiel)
- anomalie de l´appareil urinaire et antécédents urologiques
- modification du statut immunitaire (diabète sucré...)
-
homme
-
femme enceinte
-
femme ménopausée ou > 65 ans (à prendre en compte au cas par cas)
Devant une cystite aiguë simple ou « non compliquée » (i.e. forme typique, absence de facteur de gravité, de risque ou de complication), avec une bandelette urinaire positive, la réalisation d'examens complémentaires n'est pas nécessaire. Dans tous les autres cas, un ECBU et éventuellement un bilan complémentaire sont recommandés.
Bilan des cystites récidivantes :
- 3 étapes : historique précis des différents épisodes, recherche de facteurs « déclenchants » ou « favorisants », recherche de facteurs de risque ou de « complication »
- repose sur : interrogatoire, catalogue mictionnel, examen clinique uro-génital, débitmétrie suivie d´une échographie post-mictionnelle, cliché d'ASP, échographie de l´appareil urinaire voire d'autres examens en fonction de l'orientation
Choix du traitement antibiotique
Cystite aiguë simple (femme jeune, non enceinte)
Traitement court (monodose ou 3 jours), à élimination urinaire prolongée :
- en 1ère intention : fosmomycine-trométamol (Monuril®, Uridoz®)
- fluoroquinolones (monodose pour ofloxacine et ciprofloxacine, 3 jours pour loméfloxacine et norfloxacine) à réserver aux infections basses compliquées, aux infections hautes ou chez l'homme
Par ailleurs, traitement long (5 à 7 jours) recommandé pour les autres molécules (nitrofurantoïne, pivmecillinam, céfixime ou amoxicilline/acide clavulanique).
Mesures associées : diurèse importante, bonnes habitudes mictionnelles, traitement antalgique si nécessaire.
Chez la femme ménopausée
Traitement court en l'absence de comorbidité, sinon traitement long (5 à 7 jours).
Chez la femme enceinte
Traitement de la cystite aiguë et de la bactériurie asymptomatique son identiques.
Traitement long (5 à 7 jours) : pivmecillinam, céfixime, amoxiclline, céfalexine, nitrofurantoïne (sauf au 9e mois), cotrimoxazole (sauf au 1er trimestre).
Chez l'homme
Exceptionnelle (à considérer a priori comme une prostatite).
Traitement long.
Cystite aiguë récidivante
Chaque crise doit être traitée par un traitement antibiotique long.
Traitement des facteurs déclenchants ou favorisants.
En cas de cystite déclenché par les rapports sexuels : miction post-coïtale, traitement antibiotique prophylactique après chaque rapport.
Antibioprophylaxie à faible dose au long cours (> 6 mois), le soir au coucher :
- indication : fréquence > 4 à 6/an
- schémas : cotrimoxazole 400 mg/j ou 3 fois par semaine, ou nitrofurantoine 50 mg/j, fosmomycine-trométamol 3 g tous les 10 jours
- canneberge en cours d'évaluation
Commentaire
Cet article est un résumé de recommandations des sociétés urologiques françaises, belges et québécoises sur la cystite aiguë simple.
La démarche est claire, basée sur la recherche des facteurs de gravité, de risque ou de complications. La nouveauté de ces recommandations est de mettre en avant l´importance d´épargner les fluoroquinolones dans la cystite aiguë simple afin de réserver leur utilisation à certaines situations compliquées (notamment pyélonéphrites ou prostatites).
- auteur du résumé:Thomas Tarjus (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:06/04/2009
- date de validation:06/04/2009
- Mots cles:
- cystite
- antibiotique
- culture bactérienne
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