Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Ces dernières années ont vu l’essor de la cigarette électronique, un outil censé ressembler et se comporter comme une véritable cigarette sans pourtant en partager les désavantages. Cet appareil, alimenté par une petite batterie, vaporise un mélange de nicotine et de propylène glycol, composé chimique également utilisé au théâtre pour produire de la fumée artificielle, et permet ainsi de donner à l’utilisateur l’impression de fumer.
En Grande-Bretagne comme dans d’autre pays du globe, la cigarette électronique est en train de faire polémique. En effet selon la législation anglaise tous les produits ayant pour vocation l’aide au sevrage tabagique sont considérés comme des produits médicaux et doivent être régulés comme tels et répondre à des critères de qualité et des restrictions strictes.
Le problème avec la cigarette électronique vient du fait que ses fabricants n’ont jamais prétendu officiellement que leur produit puisse avoir un intérêt au cours du sevrage tabagique et ce bien même que la plupart des consommateurs l’utilisent dans ce sens. Cette faille juridique permet aux fabricants de vendre la cigarette électronique comme un banal produit de consommation et ne leur impose pas des critère de qualité aussi strictes que ne le ferait la législation sur les produits médicaux.
Au vu du nombre important d’utilisateurs de la cigarette électronique la MHRA, l’équivalent anglais de l’ANSM, compte cependant y remédier. Selon elle de nombreuses questions resteraient encore en suspens concernant ce dispositif et des tests supplémentaires, concernant la qualité et la sécurité, seraient nécessaires pour garantir l’innocuité du produit. Par exemple les doses de nicotine délivrées ne seraient pas identiques selon les lots, pouvant conduire à des effets indésirables graves, notamment chez des patients fragiles, en cas de délivrance d’une concentration élevée de nicotine. Par ailleurs la fumée de cigarette électronique pourrait contenir des substances toxiques. Pour souligner ses propos la MHRA se réfère à des études conduites aux Etats-Unis qui ont décelé des produits chimiques toxiques et des carcinogènes dans la fumée produite par les cigarettes électroniques.
L’issue de cette bataille juridique semble cependant incertaine. Ainsi la FDA aux Etats-Unis, qui avait tentée de faire appliquer à la cigarette électronique la réglementation concernant les dispositifs médicaux, s’est-elle vue déboutée de son action en justice.
Depuis lors elle a décidé de règlementer les cigarettes électroniques comme des produits tabagiques.
La cigarette électronique pourrait être un dispositif intéressant au cours du sevrage tabagique. Cependant tant qu’elle ne sera pas reconnue comme un dispositif médical avec les tests de qualité qui vont de pair, elle ne saurait être considérée par les médecins comme un substitut nicotinique. En cas de demande de sevrage d’un patient, mieux vaut se référer pour l’instant à la large gamme de substituts nicotiniques disponibles.
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