DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse
Le point sur l´automesure de la pression artérielle à domicile
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Résumé de l'article
Contexte
L’automesure de la pression artérielle à domicile est fréquemment pratiquée dans les pays anglo-saxons (10 % au Royaume-Uni, > 30 % aux USA) mais est-elle utile ? Une conférence nationale au Royaume-Uni fait le point.
Intérêts
L’intérêt principal de l’automesure à domicile est qu’elle fournit une estimation plus proche de la « vraie » pression artérielle (PA), grâce à des mesures multiples. Cette précision permet :
- un diagnostic plus précoce, et ainsi de diminuer la morbi-mortalité,
- une diminution des risques liés à la sur-évaluation (effet « blouse blanche ») ou à la sous-évaluation de la PA (qui a le même pronostic que l’HTA non contrôlée),
- une meilleure prévision du risque cardiovasculaire.
L’automesure permettrait par ailleurs un meilleur ajustement des traitements, avec une compliance augmentée par une adhésion plus forte du patient et une majoration des effets des mesures non pharmacologiques (principalement sur la diminution du BMI).
Limites actuelles
En revanche :
- l’effet clinique à long terme n’est pas assuré et apparaît comme modeste si l’automesure est effectuée seule sans autres interventions (éducation du patient),
- la différence est estimée à 6,9/4,9 mmHg avec la mesure de la pression artérielle au cabinet mais varie selon l’âge et le traitement du patient,
- la valeur de référence pour le calcul du risque cardio-vasculaire global reste la mesure au cabinet.
En pratique
Protocole de mesure
Prise de la PA à domicile matin et soir, 7 jours de suite (mais ne pas tenir compte du premier jour).
Les contre-indications absolues sont rares (dont amputés…) et l’augmentation de l’anxiété reste à évaluer.
Fréquence
Si PA au cabinet > 140/90 mmHg compléter avec automesure :
- Si automesure > 135/85 mmHg : calculer le risque cardio-vasculaire (avec la mesure de PA en cabinet), contrôle par automesure 4 à 6 semaines après le début du traitement ou après chaque modification (6 semaines pour les diurétiques) ;
- Si automesure < 135/85 mmHg : contrôle par l’automesure au bout de 9 à 12 mois.
L´éducation du patient est primordiale
Il faut leur préciser et vérifier au cabinet :
- brassard : adapté et calibré (liste validée remise à jour) avec une bonne position et une bonne taille,
- patient : bonne position, au repos (absence d’exercice récent ou tabac)
- horaires de prise : fixes
Commentaire
Il s’agit d’une conférence nationale basée sur une revue de la littérature précisant les qualités des études utilisées, qui recense en 2008 les diverses études sur l´automesure de la PA.
Des propositions concrètes pour un protocole d’automesure sont données ainsi que des pistes de recherche.
Mais le niveau de preuve reste faible (avis d'expert) et la question du coût et du rapport coût / bénéfice de l´automesure de la PA n'est pas abordée. Car devant autant de bénéfices annoncés, pourquoi l´Assurance Maladie ne rembourse pas les brassards ?
Le risque alors ne serait-il pas une surmédicalisation de la population ?
- auteur du résumé:Thomas Tarjus (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:03/04/2009
- date de validation:03/04/2009
- Mots cles:
- surveillance ambulatoire pression artérielle
- hypertension artérielle/diagnostic
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