DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Cibler la tumeur pour la soumettre au traitement

Pellerin O, Sapoval M, Embolisation des tumeurs hépatiues, Rev Prat Med Gen 26:328-9; Avril 2012



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Thérapies endovasculaires

La résection chirurgicale, ou la greffe hépatique, sont les seuls traitements curatifs des tumeurs du foie, mais de nombreux patients ne peuvent en bénéficier: on développe maintenant pour eux des thérapies endo vasculaire, chimio embolisation et radioembolisation, toutes deux basées sur l´admninistration conjointe d´un agent cytotoxique (chimique ou radioactif) avec un matériel d´embolisation.

En effet ces lésions tirent leur vasculariation exclusivement du réseau artériel hépatique. Un tel type de traitement induit une nécrose tumorale ciblée.

Du point de vue théorique, toutes les tumeurs hépatiques peuvent être traitées par ces techniques, mais seules les métastases multifocales de cancers colorectaux, les tupeurs carcinoïdes ou neuro endocritens, et le carcinome hépatocellulaire, ont fait l´objet d´études cliniques.

Radio-embolisation

Elle consiste en l´administration artérielle intrahépatique de microsphères chargées d´yttrium 90, au cours d´un cathétérisme transfémoral sélectif de l´artère hépatique. Le rayonnement bêta est délivré au coeur de la tumeur et provoque sa destruction. Il pénètre faiblement les tissus (2.5mm) et a une demie vie brève (64.2 heures). Une hospitalisation brève de deux à trois jours est nécessaire.

La tolérance de la radio-embolisation est en général bonne. 15% des patients développent un syndrome post-embolisation (asthénie, nausées, élévation de la température, douleurs de l´hypochondre droit, trois jours après le traitement (conséquence de la nécrose tumorale). L´insuffisance hépatocellulaire est exceptionnelle (4%). Des cas de fibrose hépatique et quelques cas de complication pulmonaires graves ont été observées.

Dans les métastases multifocales de cancers colorectaux, la réponse tumorale est observée dans 17 à 35% des cas, avec une stabilisation de la maladie dans 24 à 61% des cas et une médiane de survie de 6.7 à 17 mois. Les médianes de survie sont significativement augmentées (de 4.6 à 11.5 mois) quand on compare chimiothérapie seule à chimiothérapie+radio-embolisation.

Dans le carcinome hépato-cellulaire, une réponse tumorale complète ou partielle est obtenue dans 70 à 90% des cas. La radio-embolisation permet parfois (5à 10%) de rendre opérables des tumeurs qui ne l´étaient initialement pas.

Chimio-embolisation par microsphères chargeables

On utilise des microparticules d´embolisation chargées par un agent de chimiothérapie (doxorubicine ou irinotécan). Elles sont injectées par un microcatéther placé au plus près de tumeurs.

La tolérance est habituellement bonne, l´effet secondaire le plus fréquent étant le syndrome post embolisation(4 à 10% des cas) : douleurs de l´hypochondre droit, nausées, vomissements, fièvre, avec biologiquement élévation des transaminases, de la kaliémie et de la créatininémie. Tout rentre le plus souvent dans l´ordre en 7 à 10 jours, mais une asthénie marquée pendant un mois est fréquemment observée.

Les résultats dans les métastases multifocales de cancers colorectaux sont excellents, avec, chez des patients en progression malgré deux lignes de chimiothérapie, 89% de réponse tumorale à 3 mois et 54% à un an. Une étude de phase III a comparé l´efficacité de deux cures de microparticules chargées d´irinotécan, à 8 cures de FOLFIRI, chez des patients en échec de deux lignes de chimiothérapie: la survie globale est à deux ans respectivement de 38% vs 18% et une médiane de survie de 690 vs 482 jours.

La chimioembolisation est par ailleurs le traitement de référence des stades B et C de la classification BCLC des carcinomes hépato cellulaires. Le gain de taux de survie, par rapport au traitement symptomatique, est de l´ordre de 57% à un an, et 30% à deux ans.


Commentaire

Certes, nous ne sommes pas ici dans de la médecine générale... puisque les indications des traitements présentés dans cet article relèvent de Réunions de Concertation Pluridsciplinaires. Toutefois le généraliste est amené à accompagner les patients dans leurs décisions de suivre ces traitements, mais aussi dans leurs effets secondaires.

Ce papier, qui présente assez clairement les principes du traitement, les principaux résultats et la tolérance de ces traitements, est donc utile au MG.


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