Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La fatigue est un motif fréquent de consultation en médecine générale. Sa prise en charge est souvent difficile car il s´agit d´une plainte non spécifique, subjective, prévalente dans de nombreuses pathologies. L´asthénie est le reflet d´une fatigue pathologique, durable, sans cause immédiate qui n´est pas effacée par le repos. La fatigue chronique est une fatigue anormale de plus de 6 mois.
- Asthénie physiologique : manque de sommeil, inadaptation au travail posté, malnutrition, surentrainement physique, déconditionnement musculaire lié à la sédentarité.
- Origine toxique ou iatrogène :
. Les médicaments : psychotropes, bétabloquants, antuhypertenseurs centraux, inhibiterus calciques, diurétiques, analgésiques de palier 2, antihistaminiques, interféron, antihormones
. Tabac, alcool, caféine, stupéfiants
- Origine organique : infectieuses, endocriniennes, neurologiques, néoplasiques, hématologiques, gastro-entérologiques, cardiovasculaires, respiratoires, maladies de système.
- Origine psychique : épisodes dépressifs majeurs, troubles anxieux, troubles somatoformes, troubles de la personnalité.
-> On dispose de plus de données en ce qui concerne le syndrome de fatigue chronique, très rare, qu’en ce qui concerne la fatigue récente en médecine générale, situation infiniment plus fréquente.
L’anamnèse est une étape essentielle. L’interrogatoire doit être complet et précis. Il faut distinguer la fatigue de la somnolence. On peut s’aider de l’échelle d’Epworth pour identifier une somnolence diurne anormale. Le syndrome d’apnée du sommeil est une cause d’asthénie chronique mais surtout de somnolence. Pensez également à la narcolepsie chez le sujet jeune et à l’hypersomnie idiopathique. La recherche de symptômes dépressifs et anxieux doit être systématique.
L’examen clinique doit être approprié et approfondi : insister sur l’examen neurologique, musculaire, la palpation de la thyroïde, la recherche d’adénopathies, d’organomégalies.
-> Dans les cas d’asthénie isolée, un bilan de débrouillage est légitime.
En 1ère intention : NFS, VS ou CRP, transaminases, CPK, TSH, glycémie, créatininémie, BU, ferritinémie, bHCG(si contexte).
En 2ème intention : ionogramme, EPP, cortisolémie, sérologies hépatites et VIH (si FDR), radio de thorax, échographie abdomino-pelvienne.
Elle doit être globale, prenant en compte la détresse psychique et la plainte somatique. L’asthénie est souvent multifactorielle, les différentes causes s’intriquant et se potentialisant. Il est possible de proposer des solutions sur les cercles vicieux qui tendent à pérenniser le symptôme (inactivité physique, démoralisation, inquiétudes générées par les consultations, perte de confiance, défaut de légitimité vis-à-vis des proches), plutôt que rechercher vainement la cause de la fatigue par des examens complémentaires discutables ou des avis spécialisés qui renforcent la conviction que le problème est sérieux.
- Asthénie liée à une pathologie organique : le traitement est bien entendu celui de la pathologie identifiée, mais il est important de rechercher et de traiter d’éventuels facteurs perpétuant la fatigue.
- Asthénie isolée récente : Les vitamines, les oligo-éléments, le magnésium, les acides aminés, n’ont d’intérêt qu’en cas de carence avérée et ne sont pas dénués d’effets secondaires potentiels. Ils ne peuvent être utilisés que transitoirement comme placebos impurs. Les psychostimulants « légers » (sulbutiamine, déanol, caféine) ont une balance bénéfices-risques défavorable. La prise en charge doit pour l’essentiel reposer sur les conseils d’hygiène, exercice physique régulier, gestion du stress).
- Asthénie chronique : il est nécessaire de légitimer la demande de soins du malade, de le prendre au sérieux afin d’éviter une aggravation de la plainte par la non-reconnaissance. Il faut lui faire comprendre l’inutilité de multiplier les consultations et bilans complémentaires. Enfin, il faut insister sur l’importance de la reprise d’une activité afin de lutter contre le déconditionnement musculaire. Une approche psychothérapique, par le biais des thérapies cognitivo-comportementales, ainsi que la réactivation physique font partie du traitement.
- Asthénie psychogène : le traitement médicamenteux ou psychologique d’un syndrome dépressif ou d’un trouble panique est indispensable.
- Se lever le matin à heure fixe
- Augmenter son activité dans l’après-midi
- Pas d’exercice physique en soirée
- Éviter tabac, alcool, et repas importants le soir
- Prendre un bain chaud avant le coucher
- N’utiliser la chambre à coucher que pour le sommeil et l’activité sexuelle
- Limiter l’exposition à la lumière et aux bruits (télévision) avant le coucher
- Si une sieste s’avère bénéfique, la limiter à une heure au maximum, en début d’après-midi
Une asthénie est exceptionnellement le symptôme isolé d’une pathologie organique grave. Elle est le plus souvent de nature multifactorielle, en large partie fonctionnelle, et avec une fréquente composante psychologique.
L’interrogatoire et l’examen clinique doivent être détaillés et attentifs, mais les examens complémentaires sont à limiter en l’absence d’orientation clinique.
Les médicaments ont une place limitée dans le traitement de l’asthénie, en dehors des antidépresseurs lorsqu’un trouble dépressif ou anxieux est présent ou fortement suspecté. Les conseils d’hygiène de vie et la qualité de la relation médecin-malade sont plus importants. Quelles que soient la cause et la durée de l’asthénie, y compris si elle est associée à une pathologie organique ou à un trouble psychiatrique, l’exercice physique gradué et les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont fait la preuve de leur efficacité.
Le syndrome de fatigue chronique ne mérite pas d’être distingué des situations plus habituelles d’asthénie chronique, et relève des mêmes approches (réactivation physique, TCC).
Il s´agit d´un article qui s´intéresse à un symptôme fréquent en consultation pour lequel on dispose de peu de données pour le prendre en charge. Cet article est clair et bien détaillé. Par contre, il ne parle pas du moment à partir duquel on se lance dans les investigations.
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