Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
L’arthrose est la cause la plus fréquente de douleurs chroniques et de handicap en soins primaires.
A côté des AINS et des antalgiques, quelle est la place du sulfate de glucosamine (Voltaflex®) et du sulfate de chondroïtine (Chondrosulf®, Structum®), glucosaminoglycanes rentrant dans la constitution du cartilage et lui conférant son élasticité ?
De précédentes études montraient une efficacité supérieure au placebo sur la douleur arthrosique, mais une méta-analyse (McAlindon et al. 2000) et une revue Cochrane (Towheed et al. 2005) ont souligné leur qualité méthodologique médiocre et un probable biais de publication.
Qu’en est-il au vu des études plus récentes ?
Analyse d’articles sélectionnés sur les critères suivants :
Absence de différence significative.
La méta-analyse de Reichenbach et al., grâce à deux outils biostatistiques récents (coefficient d’hétérogénéïté I2 et funnel plot), a analysé les résultats des essais en fonction de leur qualité méthodologique, testant ainsi la reproductibilité des données et l’objectivité des résultats au sein de la méta-analyse.
Les essais sélectionnés pour leur qualité concluent à une quasi-inefficacité des anti-arthrosiques sur la douleur et aucun n’a pu démontrer un intérêt net dans le ralentissement de la dégradation du cartilage (peut-être à cause d'une durée de suivi trop courte) ; cependant, cet effet chondroprotecteur est possible, restant probablement mineur.
En revanche, tous les essais, ainsi que la pharmacovigilance sont en faveur d'une parfaite innocuité.
L’efficacité thérapeutique de ces anti-arthrosiques n’est pas démontrée.
La commission de la transparence de l’HAS a récemment proposé leur déremboursement (« SMR insuffisant »).
Revue de la littérature récente sur les anti-arthrosiques, dont la consommation (sur prescription ou en auto-médication) est très répandue, concluant à :
On peut donc les assimiler à des placebos, ce qui permet de comprendre l’attribution récente d’un « Service Médical Rendu insuffisant », mais pose aussi indirectement la question plus générale de la prescription de placebos en Médecine Générale.
D'autre part, cet article montre toute l'importance de prendre en compte la qualité méthodologique des essais dans l'interprétation de leurs résultats et afin de déterminer la portée de leurs conclusions.
Enfin, il faut souligner que cet article ne concerne que la chondroïtine et la glucosamine, laissant de côté d’autres anti-arthrosiques courants (diacéréine ou Art50®, insaponifiables de soja et avocat ou Piasclédine®).
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