Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La maladie décrite par Behçet, dermatologue turc, en 1934, associait une triade aphtose buccale, génitale et uvéite. Il existe aujourd'hui des critères de classification fiables (sensibilité 91%, spécificité 96%):
La maladie prédomine dans le Bassin Méditerranéen et au Japon. Les cas français autochtones ne sont pas rares. La maladie survient généralement entre 18 et 40 ans. Un début après 50 doit faire revoir le diagnostic. Les deux sexes sont également touchés, mais la maladie est plus sévère chez les hommes.
Un terrain génétique est fréquent: les antigènes HLA B5 de classe 1, et particulièrement B51: les individus porteurs de cet allèle ont un risque de développer la maladie 1.5 à 16 fois supérieur à celui des on porteurs. PLusieurs agents infectieux ont également été évoqués dans la pathologie de la MB, notamment les streptocoques et les virus du groupe herpès.
Le diagnostic est essentiellement clinique puisque la positivité de l'HLA B 51 n'est pas constante ni spécifique. De nombreux diagnostics différentiels peuvent être évoqués, en fonction de la nature des manifestations cliniques dominantes (sarcoïdose, lupus, Crohn, artérites inflammatoires, syndrome des antiphospholipides et autre thrombophilies.
Le traitement est mal codifié et relève de l'indications d'équipes spécialisées, notamment pour ce qui est de la prise en charge des complications oculaires. La colchicine reste la base du traitement, notamment des manifestations cutanées (aphtes) et articulaires (1 à 2 milligrammes par jour). Elle peut être suffisante dans les formes bénignes. Les atteintes neurologiques, ophtalmologiuqes, vasculaires, relèvent de traitement corticoïdes ou immuno suppresseurs par voie générale. Les modalités et la durée de l'anticoagulation dans les atteintes vasculaires restent discutées.
La maladie de Behçet est suffisamment fréquente dans certaines populations (0.8 à 3.7/1000 chez les Turcs selon ORPHANET) pour qu´elle soit connue des généralistes français, notamment ceux qui sont en contact avec des populations migrantes originaires du bassin méditerrannéen.
Le généraliste a surtout pour mission d´évoquer le diagnostic, qui n´est pas très difficile si on a le réflexe de demander à tout patient présentant un tableau évocateur de maladie de système s´il a des aphtes.... après il s´agit seulement d´appliquer la grille diagnostique, qui est purement clinique!
Deux astuces à connaître: le test pathergique, facile à réaliser au cabinet, et la recherche de l´allèle HLA B 51, dont l´absence n´exclut pas le diagnostic, mais dont la présence le conforte.
La mise en route du traitement relève d´une équipe spécialisée, et le généraliste aura soin de vérifier que les ophtalmologistes sont sollicités parmi les intervenants, car l´essentiel du pronostic est oculaire.
Le suivi du traitement au long cours pose le problème du maniement de la colchicine, des corticoïdes et des anticoagulants oraux, qui doit se faire en collaboration MG/interniste.
Ce site respecte les principes de la charte HONcode.
Site certifié en partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS).
Vérifiez ici.