Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La prévalence du tabagisme augmente chez les femmes. Elle est un facteur de risque de maladie coronarienne connue, mais on ne sait pas si l'excès de risque est le même pour les hommes et les femmes.
La présente étude est une méta-analyse des études de cohortes prospectives publiées entre le 1/1/1966 et le 31/12/2010, à partir de quatre bases de données en lignes Les études de cohorte sélectionnées devaient être stratifiées par sexe, avec mesure du risque relatif, et indication de la variablité associée, pour les maladies coronariennes, chez les fumeurs(euses) comparés au non-fumeurs(euses).
Nous avons étudié sur les données rassemblées les ratios de risque relatifs (RRR) entre les deux sexes.
8005 résumés et 26 articles ont été analysés, regroupant des données concernant 3.912.809 individus et 67.075 événements cardio-vasculaires, provenant de 86 essais prospectifs. Dans 75 cohortes (2,4 millions de participants) qui proposaient un ajustement sur les facteurs de risques cardiovasculaires autres que la maladie coronarienne, le RRR (féminin versus masculin) du tabagisme comparé à l'absence de tabagisme était de 1.25 ( IC 95 1,12-1,39, p<0.0001). Ce résultat était inchangé après ajustement sur différents biais de publication potentielle et il n'y avait pas d'élément montrant une hétérogénéité importante entre les études (p=0.21). Le RR augmentait de 2% pour chaque année additionnelle de suivi dans les études (p=0.03). Dans les données combinées provenant de 53 études, on ne retrouvait pas de différence liée au sexe entre les non-fumeurs et les ex-fumeurs.Mais attention cela ne signifie pas que les ex-fumeurs ont un risque coronarien égal aux non-fumeurs... mais seulement que leur sur-risque n'est pas influencé par leur sexe! (RR 0,96, IC 95% 0,86–1,08, p=0·53)
Les auteurs soulignent que l'interprétation de cette différence liée au sexe ne présage pas de son origine: est-elle biologique ou liée à des comportements de consommation du tabac?
Ces données sont importantes, puisque le Baromètre de santé 2011 montre que, dans toutes les tranches d´âge, la consommation féminine de tabac en FRANCE a augmenté entre 2005 et 2010 (extrait du BEH):
Sur l’ensemble de la population des 15-75 ans, la part de fumeurs quotidiens a augmenté de 2 points entre 2005 et 2010, passant de 27,1% à 29,1% (p<0,001)pL’évolution de la proportion de fumeurs actuels, agrégeant fumeurs quotidiens et occasionnels, est du même ordre (de 31,5% à 33,7% , p<0,001), avec 37,4% de fumeurs chez les hommes et 30,2% chez les femmes en 2010p Si l’augmentation de la prévalence du tabagisme quotidien se révèle assez forte parmi les femmes (de 23,0% à 26,0% , p<0,001), elle n’apparaît pas significative parmi les hommes (de 31,4% à 32,4% , ns)
Les données rapportées par l´article ci-dessus sont donc particulièrement préoccupantes pour notre pays, avec un risque relatif de maladie coronarienne augmenté de 25% chez les femmes fumeuses par rapport aux hommes fumeurs!!
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