vitamine D, Calcium, ou les deux?
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
La correction du déficit vitamino-calcique est le traitement préalable du traitement anti-ostéoporotique.
Quelle efficacité clinique ?
Calcium et vitamine D :
- De nombreuses études ont montré l’efficacité de la supplémentation vitamino-calcique chez les personnes âgées institutionnalisés avec réduction des fractures de l’ESF de 29% .
- Cependant, certaines études actuelles laissent à penser que la supplémentation vitamino-calcique augmenterait le risque cardio-vasculaire.
Calcium seul :
- On a longtemps avancé le fait qu’il était peu ou pas efficace. Une méta-analyse de nombreux essais récents a montré
qu’une dose de calcium>1200mg/j entrainerait une réduction de 12% des fractures, réduction qui passe à 24% chez les personnes >80ans et institutionnalisés.
- La supplémentation calcique est efficace à forte dose, surtout chez les personnes âgées, institutionnalisées. Cependant,
il est le traitement le moins bien observé car astreignant et grand pourvoyeur de troubles digestifs.
Vitamine D seule :
- L’efficacité de la vitamine D sur le risque de chutes est bien prouvée par une méta-analyse récente.
- L’efficacité anti-fracturaire a été également récemment réévaluée par méta-analyse.
Il faut au moins une dose de 700/800 UI/j(ou équivalent séquentiel) pour obtenir une réduction de l’incidence des fractures,
qui atteint 14% pour les fractures non vertébrales et 28% pour les fractures de l’ESF.
- (à signaler que la tolérance de la vitamine D est excellente.)
Quelles possibilités thérapeutiques ?
- Calcium et vitamine D : la prise est quotidienne. Elle pose le problème de galénique et tolérance.
- Calcium seul : Peu d’intérêt car pas d’apport de vitamine D.
- Vitamine D : La vitamine D non hydroxylée peut-être donnée sous forme quotidienne ou séquentielle. Le débat entre la vitamine D3 plutôt que la vitamine D2 n’est pas clos. Pour des raisons de présentation et de dosage, on préfère en France la vitamine D3 qui existe en ampoule à 80000, 100000, et 200000UI
Modalités pratiques de l'administration de la vitamine D :
- Le dosage initial de 25OHvitamine D, bien que coûtant 27 à 30 euros, reste indispensable, car on ne peut prédire le statut vitaminique d’un sujet,
même avec un interrogatoire alimentaire bien construit.
- La correction du déficit peut se réaliser selon différents protocole consistant à prescrire des doses séquentielles de 200000 à 400000UI selon le taux initial.
Puis 7 jours après la prise de la dernière ampoule, dosage de la vitamine D, pour vérifier que le taux est >30ng/ml.
(A noter , il ne faut pas administrer en 1 seule prise une dose très élevée de vitamine D ; une étude récente ayant mis en évidence , paradoxalement, un effet délétère avec
augmentation du nombre de chutes et de fractures dans les 3 mois suivant une prise unique de 500000UI).
- Le traitement d’entretien est administré – soit au quotidien, calcium et vitamine D (>800UI/j) soit de manière séquentielle.
Chez les personnes âgées, le traitement séquentiel est empirique : 1 ampoule de 10000Ui tous les 3 mois, dosage de la vitamine D avant la prise suivante.
Si le taux>30ng/ml, maintien d’1 ampoule tous les 3 mois, sinon, 1 ampoule tous les 2 mois.
- La supplémentation vitamino-calcique doit se baser sur l’évaluation des besoins de chaque patients.
Commentaire
Article très concis, ayant le mérite de rappeler les effets du calcium et de la vitamine D sur le risque fracturaire et de chute chez les personnes âgées, notamment institutionnalisées.
Cependant, les modalités de la supplémentation en vitamine D ne sont pas claires : comment prescrire le traitement d’attaque ? Toutes les semaines, tous les 15 jours ? Aucun consensus n’existe à ce jour, les prescriptions étant empiriques.
Cet article n’oublie pas de nous rappeler les nombreuses polémiques existantes en ce moment sur les éventuels risques cardio-vasculaires liés à la supplémentation vitamino-calcique. (De nombreuses études sont actuellement en cours)
Enfin, cet article met en avant la nécessité de se baser sur une évaluation des besoins calciques de chaque patient, la calcémie n’étant bien-sûr pas du tout un reflet des besoins en calcium quotidien.A noter qu’il existe un site internet, GRIO (www.grio.org.), accessible au public et aux professionnels de santé, sur lequel on peut trouver bon nombre d’informations, et notamment un test apport calcique journalier, mis en place par le Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens, très complet et permettant d’évaluer les apports calciques de patients, à faire en ligne , et un autre questionnaire pouvant être imprimé et distribué au patients, plus concis, évaluant les apports en calcium apportés par les produits laitiers (réalisé par le CERIN et l’UNAFORMEC).
- auteur du résumé:Dehbia Cherif (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:15/07/2011
- date de validation:15/07/2011
- Mots cles:
- vitamine D
- Calcium
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