Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
De par l’existence de lésions précancéreuses, le cancer de la cavité buccale (CCB) peut être dépisté et pris en charge précocement grâce à un examen régulier chez les patients à risque. Si les spécialistes (dentistes, ORL) repèrent certains patients porteurs de lésions, la population la plus à risque – patients à bas revenus, ayant une addiction alcoolo-tabagique – ne consulte pas en dehors de leur médecin généraliste (MG). L’intérêt de cette étude est donc d’identifier les raisons pour lesquelles les MG, qui pourraient jouer un rôle majeur dans la prévention primaire, ne pratiquent pas un dépistage catégorique du CCB.
Certains facteurs empêchant l’examen de la cavité buccale chez les patients à risque ont déjà été identifiés : le manque de connaissance quant à l’histoire naturelle du CCB, la crainte d’un dépistage s’avérant positif, le manque de reconnaissance des MG en tant qu’acteurs de la prévention et enfin l’absence déclarée de formation à la réalisation d’un examen buccal correct.
Pour connaître les autres obstacles, un questionnaire a été conçu selon la Théorie du Comportement Planifié (TCP) , l’objectif est de corroborer l’intention ou non d’un comportement, en l’occurrence le fait de pratiquer un examen de la cavité buccal, selon les trois axes théoriques structurant l’intention :
- Les croyances quant au comportement : à quoi va servir l’examen ,
- La norme subjective : comment l’examen va être perçu par les patients et les collègues médecins, vais-je faire partie d’un groupe ou m’en isoler ,
- Le contrôle perçu du comportement, composé de facteurs internes (ma compétence à pratiquer l’examen, suis-je à l’aise) et de facteurs externes (ai-je le temps et le matériel pour réaliser correctement l’examen).
223 MG du Royaume-Uni ont répondu au questionnaire , 97% ont déclaré ne jamais avoir été formés à la réalisation d’un examen buccal et 68% à un examen ORL. Dans les limites de l’étude, celle-ci a montré que la norme subjective et les facteurs externes de contrôle étaient les principaux facteurs empêchant l’examen buccal. Ces résultats impliqueraient respectivement l’ajout de l’examen buccal dans les recommandations de prévention primaire chez les patients à risque et l’assurance d’un matériel suffisant chez les MG.
Commentaire : l’objectif de l’étude est très pertinent au regard de l’enjeu de santé publique , on peut discuter la conception du questionnaire qui repose sur un recueil d’intentions, aux paramètres non indépendants les uns des autres, et un calcul du nombre d’examen par mois à partir de ces intentions d’examens déclarées. Idéalement une relance à un mois pour connaître le nombre d’examens réalisés serait plus juste, avec le risque d’un biais d’observation – le MG modifiant sa pratique se sachant observé. De ce fait l’étude perd de sa puissance et les mesures recommandées tiennent plus du bon sens.
Ce site respecte les principes de la charte HONcode.
Site certifié en partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS).
Vérifiez ici.