DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Comment réduire le risque de transmission du VIH dans les couples sérodiscordants?

Del romero JORGE, Castilla JESUS, Hernando VICTO, et al.Combined antiretroviral treatment and heterosexual transmission of HIV-1: cross sectional and prospective cohort study BMJ ; 2010 : 340:



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Transmission du VIH-1 chez des hétérosexuels et trithérapie

Chez des couples hétérosexuels sérodiscordants stables, une vie sexuelle régulière et une reproduction naturelle sont à risque de transmission. La trithérapie permet de diminuer la charge virale dans le plasma et les liquides génitaux de la personne infectée.

Elle réduit par suite le risque de transmission.

Objectif de l’étude

Etude de la séroprévalence à l’inclusion, de la séro-incidence et de la probabilité de transmission pendant le suivi, en fonction des pratiques sexuelles et de la prise de trithérapie, chez des couples hétérosexuels stables dont un partenaire est porteur du VIH-1 (index Partner) et l’autre séronégatif (non index partner).

Méthode :

C’est une étude de cohorte, transversale, prospective, observationnelle et uni centrique.

L’inclusion se faisait lors du premier dépistage négatif pour le VIH-1 du partenaire sain. La relation devait dater de plus de 6 mois. Les deux partenaires connaissaient la séropositivité de l'Index Partner. Le partenaire sain n’était pas porteur du VIH. Il n’y avait pas d’autres risques de contamination que la relation actuelle.

L'étude se terminait en cas de contamination par le VIH du partenaire sain, ou à la date du 31/12/2008.

Les patients étaient exclus s'ils n'avaient pas de suivi depuis plus de 24 mois, en cas de fin de la relation ou si le partenaire sain rapportait des risques de contamination en dehors de sa relation.

Les couples étaient dépistés tous les 6 mois. Ils recevaient une information sur les rapports à risque, le dépistage des infections génito-urinaires. Le partenaire sain était interrogé sur le nombre d’actes sexuels à risque, le type et le nombre d'actes protégés.

Résultats :

Etude réalisée en Espagne à Madrid incluant 648 couples sérodiscordants entre 1989 et 2008.

La prévalence finale du VIH chez le partenaire sain était de 9.2% (44/476) sans traitement antirétroviral, 8.7% (2/23) sous mono ou bithérapie et 0/149 (p<0.001) sous trithérapie.

Dans le groupe sans traitement, il y a eu environ 11 000 actes sexuels à risque avec 50 grossesses naturelles et 5 séroconversions. L’incidence était de 0.6 pour 100 couples années et la probabilité de transmission de 0.0004 par rapport non protégé (IC95% [0.0001-0.0010]). Le risque relatif de transmission du VIH en fonction de l’utilisation de préservatif était de 0.07 [0.01-0.58] P=0.008.

Dans le groupe sous trithérapie, on a recensé7 000 actes sexuels non protégé avec 47 grossesses naturelles et aucune séroconversion. La probabilité de transmission était de 0.0005 par rapport non protégé (IC95% [0-0.0005]).

Il y avait pas de différence significative concernant le risque de transmission en fonction de la nature de la trithérapie prise par le partenaire infecté (P=0.16).

Conclusion :

Le risque de transmission du VIH sous trithérapie est très faible. Associé à des mesures de prévention telles que l’utilisation de préservatifs, le dépistage des infections génito-urinaires, l’éviction des pratiques sexuelles à risque, ce risque peut probablement être considéré comme négligeable.


Commentaire

Cet important travail confirme que la séroconversion est un accident relativement fréquent dans les couple sérodiscordants, et que les précautions nécessaires ne sont pas toujours prises.

Il confirme aussi que la prise régulière d'une trithérapie est l'élément MAJEUR du succès de la prévention de la transmission. Il est donc logique que les autorités sanitaires réfléchissent aujourd'hui à la prise de la trithérapie en tant qu'outil de réduction de la transmission du VIH.

C'est dans cette logique que les recommandations internationales tendent pour certaines à recommander une mise sous traitement dès le diagnostic, et même si le nombre de CD4 est élevé.


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