DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Le traitement médical par dermocorticoïde du phimosis est-il vraiment efficace?

C Martin, M-A Grondin, L Gerbaud, P Vorilhon. Efficacité des dermocorticoïdes pour le traitement du phimosis de l’enfant : une synthèse méthodique. exercer 2009;86:56-60.



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Efficacité des dermocorticoïdes pour le traitement du phimosis de l’enfant : une synthèse méthodique. Cécilia Martin1, Marie-Ange Grondin (2), Laurent Gerbaud (2) , Philippe Vorilhon1 exercer 2009,86:56-60. 1. Département de médecine générale UFR Clermont-Ferrand. 2. Service de santé publique CHU Clermont-Ferrand.
INTRODUCTION :

L’immaturité préputiale durant l’enfance a été montrée par l’étude Oster : sur 10000 enfants prévalence du phimosis de 10% à 8 ans et 1% à 14-16 ans.

Il n’existe pas de recommandation professionnelle en matière de soin du prépuce.

Le traitement par dermocorticoïde est admis comme efficace par certains urologues et pourrait éviter ou retarder la chirurgie. La méthode est peu répandue chez les généralistes du fait de l’absence de recommandation.

OBJECTIF :

Evaluer l’efficacité du traitement du phimosis par dermocorticoïde en analysant les essais cliniques existants.

METHODE :

Sur 35 essais cliniques répertoriés, 6 essais cliniques randomisés en double aveugle dermocorticoïde contre placebo en intention de traiter son sélectionnés.

Effectif total n=797 (de n=30 à n=40)

Age moyen des sujets est 4 à 7,5 ans.

Application biquotidienne dans 5 des 6 essais durant une période de 4 semaines. Des manœuvres de décalottage non forcées sont associées.

Critère de jugement principal des études : la rétraction du prépuce.

Perdus de vue et arrêts de traitement : aucun pour 4 des 6 essais. Pour les deux autres essais, les motifs de ces sorties d’essais ne sont pas toujours précisés. Un seul essai a observé des effets indésirables : eczéma et télangiectasie (2 cas).

RESULTAT:

Le taux de succès : entre 53,8 % et 95 % avec le dermocorticoïde, entre 6,25 % et 52 % avec le placebo, avec un p< 0,05 pour tous les essais sauf un (p= 0,15).

DISCUSSION :
Validité interne:

Mode de randomisation donné dans 2 essais seulement.

Groupes comparables dans 4 essais.

Pas de précision sur le degré de phimosis dans chaque groupe.

La classification permettant l’inclusion et le jugement de l’efficacité est différente dans chaque groupe.

L’information n’est pas insuffisante pour savoir si le grade de phimosis a influencé les résultats.

Les protocoles thérapeutiques sont tous différents (type de dermocorticoïde et fréquence d’application).

La taille des échantillons est trop faible pour une bonne puissance et une extrapolation des résultats à la population générale.

Validité externe:

Convergence des résultats de 5 études sur 6.

CONCLUSION :

Une recommandation de Grade C de l’HAS peut être donné au traitement.

Des études avec de plus grandes populations et une méthode plus rigoureuse sont nécessaires.

L’âge préférentiel de leur utilisation reste à préciser par de nouvelles études. Les dermo-corticoïdes ne sont pas justifiés durant les premières années, âge où le phimosis est physiologique.

Ce traitement pourrait être une alternative à la chirurgie chez les adolescents présentant un phimosis.

Le traitement chirurgical doit être réservé aux échecs du traitement médical.


Commentaire

COMMENTAIRE

Devant un phimosis il faut savoir rassurer les parents (demandeur de normalité) : leur expliquer la tendance à la régression spontanée pendant l’enfance. Ils ne devront en aucun cas tenter de décallottage forcé.

Lorsqu’un traitement est nécessaire devant la répétition des complications (balanites), le traitement par dermocorticoïde semble intéressant :

Il peut permettre d’éviter un geste chirurgical.

Il est non invasif, paraît simple et réalisable par les parents à domicile, porte sur une courte période, concerne moins de 0,1% de la surface corporelle et présente peu d’effets secondaires (0,2% déclarés sur les 6 essais analysés).

Son coût est inférieur à celui d’une chirurgie

Cet article nous montre que d’autres études sont nécessaires pour valider de manière plus certaine son efficacité, ses indications (âge), ses modalités (durée et force du dermocorticoïde).


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