Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
La bronchiolite aiguë du nourrisson est la maladie virale la plus fréquente dans les premières années de vie. L´atteinte est le plus souvent légère à modérée mais 1% des nourrissons sont hospitalisés.
La conférence de consensus française recommande le recours à la kinésithérapie respiratoire (KR) avec technique d´augmentation du flux expiratoire et toux provoquée. Cette technique est prescrite dans 82 à 99% des cas mais son efficacité n´a pas été évaluée et les conférences internationales ne la recommandent pas.
Cette étude est la première large étude multicentrique visant à évaluer l´efficacité de la kinésithérapie respiratoire dans le premier épisode de bronchiolite aiguë du nourrisson sans antécédent.
Le recrutement a été effectué dans 7 centres de Paris et Ile de France ( A.Béclère-Clamart, A.Paré-Boulogne, J.Verdier-Bondy, K.Bicêtre-Le Kremlin Bicêtre, A. Trousseau, R.Debré et Necker-Paris)entre le 1 er octobre 2004 et le 31 janvier 2008.
Ont été inclus 496 nourrissons de 15 jours à 24 mois avec un diagnostic de bronchiolite sur des critères cliniques et d´anamnèse. Les nourrissons étaient éligibles dans les 24 h après le début de l´hospitalisation et devaient avoir reçu au plus deux séances de KR. Les critères de non éligibilité étaient l´admission en réanimation, les pathologies cardiaques ou respiratoires préexistantes, la prématurité avant 34 SA et ceux ayant une contre indication à la KR.
La randomisation était stratifiée sur le centre et dans chaque centre sur l´âge. 246 nourrissons ont été affecté au groupe KR et 250 au groupe Aspiration Nasale (AN).
L´étude était réalisée en double aveugle.
Le kinésithérapeute s´isolait avec l´enfant trois fois par jour pour réaliser dans le groupe KR 3 séances de KR de maximun 15 minutes, sous scope, avec arrêt si déstabilisation respiratoire,et si nécessaire complétées par aspiration nasale à la sonde souple. Les kinésithérapeutes des différents centres avaient reçu une formation initiale commune pour homogénéiser les pratiques.
Le groupe AN bénéficiait seulement d´une aspiration nasale par sonde.
Pour garantir le double aveugle le kinésithérapeute restait 10 à 15 minutes avec l´enfant.
ni les parents ni l´équipe ne connaissait le traitement reçu.
Le critère de jugement principal était le délai de guérison, définie comme sevrage en oxygène pendant plus de 8 h consécutives sans signe de lutte et avec alimentation correcte.
Les critères secondaires étaient basés sur le recours au antibiotiques, l´admission en réanimation secondairement, sur les effets indésirables de la KR et sur un questionnaire rempli par les parents évaluant le confort de leur enfant et l´efficacité de l´intervention sur leur enfant.
Le délai de guérison était de 2.31 pour le groupe AN [1.96-2.73] et de 2.02 pour le groupe KR [1.96-2.34]. il n´y pas de différence significative entre les 2 groupes p=0.33.
Pas de différence entre les deux groupes pour le recours aux antibiotiques, à la réanimation ou à la ventilation secondairement.
Le groupe KR enregistrait 10 fois plus de vomissement 5 fois plus de désaturation transitoire que le groupe AN. Ces troubles étaient transitoires.
L´évaluation parentale estimait que le confort était le même pour les deux groupes mais plus de pénibilité pour le groupe KR. 75 % des parents ont rendu leur questionnaire et seul 2 enfants ont été perdus de vue.
L´étude n´a pas mis en évidence d´efficacité de la kinésithérapie respiratoire dans une premier épisode de bronchiolite chez les enfants sans antécédents, quelque soit l´âge de l´enfant. La KR a plus d´effets secondaires, peu grave, et ne semble pas améliorer le confort des enfants selon le ressenti des parents.
Cet article a des limites pour la pratique en ville:
Aspiration Nasale réalisée avec une aspiration, non réalisable en ambulatoire, ce qui limite l´intérêt du groupe AN.
153 refus dont un nombre important du au fait que les parents voulaient que leur enfant bénéficie de la kinésithérapie.
Malgré ces limites pour la pratique de ville cet article nous interroge sur le bien fondé de nos nombreuses prescriptions de kinésithérapie.
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