DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

vaccination contre la varicelle, indications et contre-indications

Grimpet E. Vaccination contre la varicelle. RevPrat 2010 ; 60 : 1377-1379



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

Règles éditoriales du site


Résumé de l'article

Introduction :

L’infection par le virus Varicelle-Zona (VZV) touche principalement les enfants sous la forme Varicelle et par réactivation virale, Zona, chez les personnes âgées. Elle peut avoir des complications sévères voire létales (15 à 25 décès par an chez les adultes en France) motivant la recherche d’un vaccin contre le VZV et dans quel cadre l’utiliser en France : campagne collective ou individuelle ?

Matériel et méthode :

Les vaccins contre le VZV ont été créés à base d’une souche virale atténuée OKA. Deux types de vaccins ont été produits : monovalents et tétravalents (vaccin Rougeole-Oreillon-Rubéole (ROR) et varicelle). L’immunogénicité a été étudiée avec la méthode immuno-enzymatique Eliza pour 1 puis 2 doses de vaccin et la tolérance par une étude prospective. Ils ont été utilisés sur la population étasunienne dans le cadre d’une campagne vaccinale universelle démarrée en 1995 et en cas de post-exposition dont l’efficacité vaccinale a été évaluée par des essais randomisés et par une cohorte longitudinale.

Résultats :

Le taux de séroconversion chez l’enfant, après 1 dose de vaccin était supérieur à 95% et moindre chez l’adulte à moyen terme.

Le schéma vaccinal à 2 doses permettait d’obtenir des taux de séroconversions de 99% à 100% pour les 2 types de vaccins suggérant un effet rappel.

La tolérance de ces vaccins était satisfaisante. On observait des effets systémiques dans 11 à 15% des cas et locaux dans 11 à 22% des cas chez les enfants. Des varicelles « vaccinales » pouvaient survenir entre J5 et J26, c’était souvent des éruptions vésiculeuses localisées au point d’injection.

En cas d’exposition intrafamiliale, 1 cas de varicelle chez les sujets vaccinés apparaissait dans 9 à 16% des cas versus 86 % dans une population non vaccinée.

En post-exposition elle était de 67 à 95% pour l’ensemble des cas de varicelle et de 100% pour les cas de formes de varicelle modérées à sévères avec une efficacité maximale lorsque le sujet était vacciné dans les 3 jours qui suivaient le contact infectant.

Aux Etats-Unis, on avait noté une diminution du nombre de décès passant de 100 cas annuels dans les années 1990 à 6 cas en 2002 aux Etats-Unis.

Discussion :

Aux Etats-Unis, le schéma vaccinal avec 1 dose avait une efficacité vaccinale qui chutait de 99% à 88% 15 mois plus tard motivant un schéma vaccinal à 2 doses.

Une observation américaine avait montré le vieillissement de la maladie avec un glissement de l’âge de la maladie du jeune nourrisson à l’adolescent-adulte qui exposait à une augmentation du nombre de cas sévères de complications.

La situation en France :

Bien qu’ayant eu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) à partir de 12 mois, la vaccination universelle de l’enfant n’était pas recommandée mais une stratégie de vaccination ciblée a été mise en place.

Pour 2 raisons essentielles : le vaccin utilisé serait le tétravalent et la couverture vaccinale du ROR actuelle stagne autour de 80% ce qui est insuffisant pour éradiquer les maladies et il y aurait un vieillissement de la maladie au profit de formes plus sévères chez l’adolescent et l’adulte.

Les recommandations

2004 revues en 2007 pour un schéma vaccinal de 2 doses avec au moins mois d’intervalle entre les 2 injections chez :

Les contre-indications
  • Pendant la grossesse
  • Chez le sujet immunodéprimé
  • Chez les sujets infectés par le virus de l’immunodéficience humaine dont le taux de lymphocytes T CD4+ est inférieur à 25% ou symptomatique ou au stade SIDA

  • Commentaire

    Points négatifs des études américaines : on ne connaît pas les critères d'inclusion et d'exclusion ni la population totale qui a été vaccinée.

    Du point de vue de la médecine générale cet article apporte une mise à jour des connaissances sur un vaccin récent expliquant pourquoi il ne faut pas faire une campagne de vaccination universelle en France et comment il faut faire cette vaccination ciblée.

    Probablement une petite « coquille » en fin d’article sur le délai de vaccination post-exposition qui est de 3 jours cf le Bulletin d’Epidémiologie Hebdomadaire (BEH) d'avril 2010.

    Il faut ajouter aux recommandations :

    Les personnes en contact étroit avec des personnes immunodéprimées ayant un rash cutané doivent éviter les personnes immunodéprimées pendant 10 jours de même que le personnel professionnel de santé.

    Nous avons un petit recul vis-à-vis de la situation aux Etats-Unis mais peut être pas suffisant concernant le Zona. La varicelle, maladie infantile ferait une sorte de « rappel » naturel chez l’adulte en France permettant la résurgence d’un faible nombre de cas de Zona chez les personnes âgées. Nous n’avons pas encore les données des résultats sur cette future population des Etats-Unis avec les complications qu’elle comporte. Les recommandations françaises semblent plus prudentes.

    Rappel schéma vaccinal : 2 doses à 1 mois d’intervalle.

    Bibliographie : http://www.invs.sante.fr/beh/2010/14_15/beh_14_15.pdf


    Ce site respecte les principes de la charte HONcode de HON Ce site respecte les principes de la charte HONcode.
    Site certifié en partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS).
    Vérifiez ici.

    Revue de Presse
    du DMG Paris DIDEROT



    © DMG PARIS DIDEROT