DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Prévention des rechutes dépressives

Reid S and Barbui C.Long term treatment of depression with selective serotonin reuptake inhibitors and newer antidepressants BMJ ; 2010 : 340:752-756



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

L’augmentation de la prescription d’antidépresseurs depuis l’avènement des ISRS en 1987 avec la fluoxétine est majoritairement du à une généralisation des antidépresseurs comme traitement de longue durée.

Les patients ayant eu un épisode dépressif majeur ont 50% de chance de récidiver, et on sait que ce risque augmente avec chaque nouvel épisode. Les recommandations actuelles conseille la poursuite du traitement pendant au moins 6mois.

Cette revue analysera les preuves existantes dans la littérature sur les bénéfices et risques d’un traitement par ISRS à plus long terme.

Efficacité d’un traitement par ISRS sur le long terme

Une revue regroupant 31 essais thérapeutique sur les effets de sevrage randomisées incluant 4410 participants comparant traitement antidépresseur (tricyclique, ISRS et autres) vs placebo a montré une réduction significative du taux de rechute. Apres la première année et jusqu’à trois ans après l’épisode dépressif est de OR= 0,3 avec IC [0,22 ,0,38]. D’autres études de sevrage ont restreint leur évaluation aux ISRS et antidépresseurs de nouvelle génération (Bupropion, mirtazapine, nefazodone et velafaxine) et aboutissent à la même conclusion : une réduction du risque de rechute d’environ 50%. Cependant les études sur les effets de sevrage peuvent être biaisées.

Une autre revue systématique ne regroupant que des études avec un traitement continu ont également montré une supériorité des ISRS à 6 et 8 mois sur le placebo OR=1,66 avec IC [1,12 ,2,48]

Risques liés au traitement de longue durée par ISRS
Risque suicidaire

Un traitement par ISRS est associé à risque accru de comportement suicidaire seulement chez les individus de moins de 25ans. OR=1,92 avec IC [1,51 ,2,44] dans une revue compilant les données de 8 études observationnelle incluant 20000 patients relevant l’événement ´suicide´ chez les patients sous ISRS.

Syndrome de sevrage

Nausées, fatigue, irritabilité, akatisie, décharge électrique, comportement impulsif/agressif. Ces symptômes se manifestent plus volontiers avec les molécules de demi vie courte, et sont d’autant plus fréquentes que le traitement est long. Il est conseillé d’informer les patients et de réduire la dose sur 4 semaines.

Dysfonction sexuelle

3 phases évaluées : désir sexuel, érection, orgasme/éjaculation. Les taux de dysfonction varient de 4 à 80% après 4 à 12 semaines de traitement versus 14% sous placebo, et est d’autant plus important que la molécule est récente. Changer de molécule est une option, mais on prend alors le risque d’une perte d’efficacité.

Grossesse sous ISRS

Pas de malformation congénitale sous ISRS sauf pour la paroxétine qui comporte un risque relatif de malformation cardiaque est de 1,5. Apres la 20eme SA, les ISRS sont néanmoins associé à un risque accru de persistance d’une HTAP chez le nouveau né. Prescrit au 3eme trimestre, ils sont responsables d’un syndrome de sevrage à la naissance. On conseillera donc plutôt un antidépresseur tricyclique

Désordres hématologiques

La venlafaxine augmente le risque de saignement notamment gastro-intestinal avec 1 cas sur 2000 patients dans une étude cas témoin et 1 cas sur 250 si le patient est sous aspirine ou AINS, mais réduit pas l’usage d’un IPP.

L’hyponatrémie

3 à 5 cas pour 1000 patients. Elle touche en priorité les femmes âgées de plus de 80ans, les polymédiqués, les patients avec atcd d’hypoNa

Conclusion

Il existe un bon niveau de preuve en faveur d’un traitement antidépresseur à long terme qui réduirait environ le risque de rechute de 50%, cependant les durées de suivi sont de 3ans maximum. En prévention, il devrait être prescrit au moins 12mois.


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