DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse
Cancer du testicule: le rôle du généraliste dépasse le seul dépistage
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Résumé de l'article
Le diagnostic précoce du cancer du testicule est essentiel, en raison d'importants progrès thérapeutiques récents d'une part , mais aussi d'une augmentation de l'incidence de ce cancer sous l'influence de facteurs environnementaux.
Epidémiologie
L'incidence du cancer du testicule a plus que doublé au cours des 40 dernières années. Elle est de 6,6 pour 100.000 hommes en Europe, et particulièrement élevée dans les pays nordiques (13 pour 100.000 Danemark). Il est probable que des facteurs hormonaux environnementaux sont à l'oeuvre, à l'origine de la baisse de la fertilité, de l'hypotrophie testiculaire, et de l'augmentation d'incidence de la cryptorchidie. Ce dernier facteur joue dans l'incidence du cancer du testicule.
Le cancer du testicule est un cancer du sujet jeune (18-35 ans). Il existe une prédisposition héréditaire.
Le diagnostic est clinique
Le diagnostic est fondé sur la découverte d'une induration anormale non douloureuse du testicule. L'auto palpation devrait être encouragée, surtout s'il existe un facteur de risque. L'échographie scrotale peut apporter une aide en cas de doute clinique.
Les marqueurs tumoraux sont importants, mais ils peuvent être normaux au stade initial:
- alpha foetoprotéine (Elevé dans les tupeurs germinales non séminomateuses TGNS)
- bêta HCG (élevée dans les séminomes
- LDH (non spécifique, marqueur de nécrose)
Le diagnostic de tumeur testiculaire impose l'exploration testiculaire qui permet la confirmation du siège intraparenchymateux du nodule suspect, et dans ce cas l'orchidectomie (totale si le patient a deux testicules, partielle en cas de monorchidie).
Le diagnostic final est porté par l'examen anatomopathologique de la pièce opératoire, qui fournit les facteurs histopronostiques: embols vaculaires, pourcentage de carcinome embryonnaire, tératome, envahissement du rete testis
L'évaluation de l'extension métastatique repose sur:
- le scanner thoraco abdomino pelvien
- le scanner cérébral chez les patients symotomatiques ou ayant une extention métatstique viscérale
- le TEP-TDM dans les séminomes métatstatiques
Prise en charge après chirurgie
Stade 1 (tumeur localisée)
- Les patient ayant un séminome de stade 1 bénéficient d'une surveillance simple
- dans les TGNS de stade 1, la discussion se fait entre surveillance simple, chimiothérapie par deux cures d'étoposide-displatine, ou curage ganglionnaire rétropéritonéal
Formes métastatiques
- La radio sensibilité des séminomes conduit à maintenir la radiothérapie lombo aortique chez les patients ayant de petites adénopathies. Pour les stades métastatiques avancés, la chimiothérapie est préférable avec trois cures de bléomycine, étoposide et cisplatine (BEP)
- Dans les formes métastatiques de TGNS, la chimiothérapie est d'emblée indiquée par trois à quatre cures de BEP
On rappelle que la bléomycine a une toxicité pulmonaire non négligeable.
Prise en charge après chimiothérapie
Un mois après la fin du traitement, on évalue la régression des masses tumorales et leur accessibilité à une chirurgie d'exérèse. Cette chirurgie lourde expose à un taux significatif de complications, pouvant nécessiter dans certains cas le remplacement prothétique des grands axes vasculaires lombo-aortiques. Des complications rénales et urétérales sont également possibles en cas d'envahissement.
Les rechutes tardives au delà de deux ans après le traitement initial sont en général chimiorésistantes.
Séquelles de traitements
Les tumeurs du testicule ont maintenant un excellent pronostic, justifiant de prendre en compte la toxicité à long terme de traitements chimiothérapeutiques et/ou radiothérapeutiques:
- angine de poitrine ou infarctus: risque accru chez les patients ayant eu une irradiation lombo-aortique, ou un traitement par le cisplatine.
- risque de second cancer: possiblement lié à la chimiothérapie (notamment cancers de vessie secondaires aux protocoles BEP), à la radiothérapie, et aux imageries
- troubles de la fertilité, liés aux différents traitements, difficilement prévisibles et justifiant une conservation du sperme, proposée systématiquement avant orchidectomie.
Commentaire
Il est regrettable que cet article ne nous fournisse pas de donnée chiffrée sur le pronostic des cancers du testicule, notamment métastatiques, après traitement adapté.
On nous dit seulement que le pronostic est maintenant excellent.
Deux éléments importants pour le médecin généraliste:
1. L´incidence est en augmentation constante mais reste faible, inférieure à un cas pour 10.000 hommes par an. Il reste donc difficile de proposer aux généralistes d´effectuer un dépistage systématique, mais l
Il est regrettable que cet article ne nous fournisse pas de donnée chiffrée sur le pronostic des cancers du testicule, notamment métastatiques, après traitement adapté.
On nous dit seulement que le pronostic est maintenant excellent.
Deux éléments importants pour le médecin généraliste:
1. L´incidence est en augmentation constante mais reste faible, inférieure à un cas pour 10.000 hommes par an. Il reste donc difficile de proposer aux généralistes d´effectuer un dépistage systématique, mais la question peut se poser
2. Les patients survivant après un cancer du testicule métastatique sont maintenant fréquents, et le généraliste doit tenir compte chez eux des risques particuliers, notamment en terme cardiovasculaire et de développement d´autres tumeurs
- auteur du résumé:Jean-pierre Aubert (Enseignant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:13/12/2010
- date de validation:13/12/2010
- Mots cles:
- cancer testiculaire
Ce site respecte les principes de la charte HONcode.
Site certifié en partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS).
Vérifiez ici.
