Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Les femmes africaines sont plus touchées que les hommes par le VIH-1 et ne peuvent souvent pas imposer le préservatif à leur partenaire. Les gels vaginaux PRO2000 semblent une alternative intéressante : cette étude cherche à évaluer leur tolérance et leur efficacité dans la prévention de la transmission vaginale du VIH-1.
C’est un essai clinique randomisé, contrôlé, en double aveugle, mené en parallèle et multicentrique : 9385 femmes incluses et suivies pendant 52 semaines dans 13 cliniques d’Afrique subsaharienne.
Elles devaient être majeures, séronégatives pour le VIH-1 et accepter d’avoir des examens au spéculum, des sérologies VIH-1 et des tests urinaires de grossesse, mais aussi d’utiliser le gel et pouvoir recevoir une information sur le préservatif. L’inclusion excluait les femmes, enceintes, ayant des pathologies du col ou autres, celles qui utilisaient des spermicides, qui avaient plus de 14 rapports par semaine ou celles dont le suivi serait difficile.
Leur accord était relevé par écrit et l’étude soumise aux comités d’éthique nationaux.
La randomisation avait créé 3 groupes : 2734 femmes pour le gel PRO2000 2%, 3326 pour le PRO2000 0,5% et 3325 pour le placebo.
On leur demandait d’appliquer le gel 1heure avant chaque rapport.
Le critère de jugement principal était la différence d’incidence de l’infection à VIH-1 entre le groupe PRO2000 0,5% et le groupe placebo. Un critère secondaire était la différence de survenue d’effets adverses gynécologiques entre ces deux mêmes groupes (ulcérations, œdème, érythème, brûlures…).
L’essai retrouve une incidence des séroconversions dans le groupe PRO2000 0,5% de 4,5(3,8-5,4) et de 4,3(3,6-5,2) dans le groupe placebo. La différence n’est pas significative (p=0,71).
Pour la tolérance, l’incidence des effets locaux dans le groupe PRO2000 0,5% est de 4,6(3,9-5,4) et de 3,9(3,2-4,6) dans le groupe placebo. La différence n’est pas significative (p=0,17).
Malgré une bonne tolérance, le gel PRO2000 n’est pas efficace dans la prévention de la transmission vaginale du VIH-1. Cependant des études sur l’utilisation de gels vaginaux avec des anti-rétroviraux semblent ouvrir des perspectives intéressantes.
Cette étude pose néanmoins deux problèmes :
1- dans la mesure où le gel peut-être utilisé en association avec le préservatif et qu’il n’est pas systématiquement utilisé à chaque rapport, la mesure que l’on effectue est-elle directement imputable au gel ?
2- serait-il acceptable éthiquement de conduire cette étude autrement ?
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