HTA gravidique: des stratégies imprécises en médecine générale
Hypertension arterielle et grossesse Revue Prescrire ; 30 (323) ; 678-685
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
Hypertension arterielle et grossesse
Introduction
- 2% des femmes enceintes ont une hypertension préexistant
à la grossesse ; certains traitements sont alors à
modifier (IEC, sartans, diuretiques, regime sans sel)
- Une hypertension gravidique (TAs superieure à 140 mmHg
et/ou TAd superieure à 90 mmHg) apparaît lors de 4
à 8% des grossesses
- Les complications liées à l’hta gravidique
representent la deuxième cause de mortalité maternelle
HTA non sevère (inferieure à 160/110 mmHg)
- Les différents traitements versus placebo n’ont pas
montré de reduction du risque de survenue de complications :
RCIU, préeclampsie ; seul le risque d’evoluer vers une HTA
sévère a été divisé par deux (9%
versus 18% en l’absence de traitement)
- Parmi les molécules evaluées, le labétalol
est à privilégier en première intention en
l’absence de contre-indications (asthme, insuffisance cardiaque),
suivi de la nifédipine puis de la methyldopa, qui a plus
d’effets indesirables
HTA sévère (superieure ou égale à 160/110 mmHg)
- L‘hospitalisation s’impose pour traitement et
surveillance des signes de préeclampsie (HTA associée
à une proteinurie superieure à 300mg/24h) et de ses
complications (Hellp syndrome, HRP, AVC, eclampsie)
- Les essais n’ont comparé que les différents
traitements entre eux, sans preuve de diminution du risque ; le
labétalol est le mieux evalué et est à
privilégier, suivi de la nifédipine
- Le but est de diminuer la TA mais pas trop rapidement
Methodes non medicamenteuses
- Des periodes de repos quotidiennes lors de la grossesse diminuent le risque de préeclampsie
- Un travail d’intensité modérée
à élevée est associé à une
augmentation du risque
En post-partum
- Une hypertension gravidique apparaît parfois pendant le post-partum
- En cas d’hypertension pendant la periode
d’allaitement, divers antihypertenseurs sont
considérés comme denués de risque : certains
diurétiques, betabloquants, inhibiteurs calciques et IEC
Conclusion
- Il faut surveiller la TA régulièrement lors de la grossesse, y compris apres l’accouchement
- Il faut adapter un eventuel traitement antihypertenseur préexistant en tenant compte des contre-indications
- En cas d’HTA non sévère, l’indication d’un traitement est à discuter
- En cas d’HTA sévère, l’hospitalisation
est nécessaire avec traitement, même en l’absence de
preuve clinique d’efficacité
Commentaire
Cet article s’avère être un outil decisionnel
precieux dans la mesure où il n’existe pas dans la
littérature de recommandations pour la prise en charge de
l’HTA pendant la grossesse par les medecins generalistes, or
ceux-ci sont amenés à suivre de plus en plus de
grossesses. Les seules recommandations de la HAS « suivi et
orientation des femmes enceintes en fonction des situations à
risque identifiées » (2007), insistent seulement sur la necessaire
collaboration avec le gynecologue en cas de pathologie hypertensive...On peut regretter qu'il ne soit pas fait de façon claire de distinction entre HTA preexistante à la grossesse et HTA gravidique quant aux modalités de surveillance et de prise en charge, or leur risque de complications n'est pas le même.
- auteur du résumé:Anne Youssefian (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:09/10/2010
- date de validation:09/10/2010
- Mots cles:
- Hypertension
- arterielle
- grossesse
- hypertension artérielle gravidique
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