DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Quelle est la prise en charge médicamenteuse du RGO au cours de la grossesse?

Reflux gastro-oesophagien et grossesse: choix des traitements Rev Prescrire ;



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Stratégie médicamenteuse du RGO chez les femmes enceintes

La revue Prescrire juillet 2015/ Tome 35/ N°381

Introduction

Chez les femmes enceintes, le Reflux-Gastro-Œsophagien (RGO) est très fréquent : il concerne 30 à 50% des grossesses.

Les symptômes débutent le plus souvent dès le premier trimestre et s’intensifient jusqu’à la fin de la grossesse.

Les complications sont rares et le reflux disparaît en général après l’accouchement.

Le RGO est dû à une diminution du tonus du sphincter inférieur de l’œsophage sous l’effet des œstrogènes et de la progestérone, associée aux changements anatomiques qui augmentent la pression intra-abdominale.

Souvent, les mesures non médicamenteuses suffisent à soulager les symptômes. En cas d’échec, la grossesse ne change pas la stratégie d’utilisation des médicaments : selon les cas, un anti-acide, un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), ou un antihistaminique H2 tel que la ranitidine peuvent être utilisés.

 

Les anti-acides

Sont composés de sels d’aluminium, de sels de magnésium, de carbonate de calcium, de bicarbonate de sodium.

Ils diminuent temporairement le caractère acide du reflux, sans diminuer la fréquence des reflux ni des symptômes.

Les effets indésirables varient selon les substances :

-          Les sels d’aluminium peuvent causer des constipations, et à fortes doses des obstructions intestinales.

-          Les sels de magnésium peuvent causer des diarrhées avec risques de troubles hydro-électriques en cas d’utilisation prolongée.

-          Le carbonate de calcium peut causer des alcaloses métaboliques, une constipation.

-          Le bicarbonate de sodium peut provoquer une aggravation d’une insuffisance cardiaque, d’une HTA, d’une insuffisance rénale.

En pratique, il existe peu de données épidémiologiques, mais on ne note aucun signal d’effets malformatifs ou foetotoxiques liés aux anti-acides.

Quand les mesures non médicamenteuses ne sont pas suffisantes, un anti-acide utilisé pendant la grossesse n’expose pas à un risque particulier s’il est utilisé sur une période courte et à doses modérées, mais le contenu en sodium est à prendre en compte en cas d’HTA durant la grossesse.

 

Les IPP : choisir l’Oméprazole

L’oméprazole est l’IPP de choix en dehors de la grossesse et pendant la grossesse, quel que soit le terme. C’est l’IPP pour lequel on dispose du recul d’utilisation le plus long.

Les principaux effets indésirables des IPP sont variés (céphalées, vertiges, troubles digestifs, arthralgies, éruptions cutanées, troubles métaboliques …).

Les données liées à leur utilisation chez des femmes enceintes ne montrent pas de risque particulier.

Au cours de la grossesse, l’Oméprazole reste de loin le mieux étudié donc le premier choix en cas de RGO très gênant.

 

Les antihistaminique H2 : la Ranitidine, une option

Les antihistaminiques H2 commercialisés en France en 2015 sont la Ranitidine, la Famotidine, la Nizatidine, la Cimétidine. Ils sont moins efficaces que les IPP.

La Cimétidine a un effet anti-androgénique qui exclut son utilisation pendant la grossesse.

Leurs effets indésirables sont principalement céphalées, vertiges, troubles digestifs, arthralgies, troubles de la conduction cardiaque.

Les données liées à l’utilisation chez la femme enceinte des anti-H2 ne comportent pas de signal particulier mais portent sur un nombre limité d’enfants exposés in utero.

La Ranitidine est la plus étudiée. En cas d’exposition par  méconnaissance d’une grossesse à la Cimétidine, le risque de féminisation du fœtus mâle apparaît faible. Mieux vaut en parler à la patiente.

La Dompéridone : à écarter aussi pendant la grossesse

La Dompéridone est un neuroleptique qui expose à des troubles du rythme ventriculaire graves disproportionnés par rapport aux symptômes traités et au regard du peu d’efficacité démontrée.

La Dompéridone n’a pas sa place dans le traitement du RGO, encore moins en cas de grossesse du fait du risque accru des troubles du rythmes graves et de mort subite pour la mère, le fœtus et le nouveau-né.

En cas d’exposition au premier trimestre par méconnaissance, les risques d’anomalies squelettiques, vasculaires et oculaires sont faibles. Il faut en parler au couple et effectuer une surveillance des anomalies squelettiques par échographie morphologique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaire

 

Commentaire

Cet article nous rappelle les principaux effets indésirables des traitements utilisés pour lutter contre le RGO.

Retenons qu’au cours de la grossesse, la stratégie reste identique à celle en dehors d’une grossesse : privilégier les mesures non médicamenteuses et en cas d’échec, utiliser une des trois classes médicamenteuses parmi IPP, anti-acides, et anti-histaminiques.

La Dompéridone quoiqu’il en soit est à bannir dans le traitement du RGO, du fait de graves effets secondaires notamment cardiaques.


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