DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

prescription différée d'antibiotiques

A.Chapron,C.Guineberteau,Prescription différée d'antibiotiques par des médecins généralistes dans les infections respiratoires,exercer 2014;116:282-3



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Contexte:

La prescription différée d’antibiotiques (PDA) dans les infections respiratoires hautes ou basses est une méthode validée dans les pays anglo-saxons et scandinaves permettant une rationalisation de l’utilisation des antibiotiques. En France il n’y a aucune recommandation concernant cette pratique.

Matériels et méthodes:

Des entretiens semi dirigés individuels et collectifs (groupes de pairs) entre novembre 2012 et septembre 2013 ont été menés auprès de médecins généralistes de Savoie et Haute-Savoie qu’ils aient recours ou non à la PDA. La population étudiée comportait des critères de variation maximale portant sur l’âge, le sexe, le mode et lieu d’exercice, le volume d’activité, le caractère enseignant ou non du médecin et la fréquence estimée par le médecin de son recours à la PDA.

Les guides des entretiens comportaient des thèmes communs : motivation et habitudes à la PDA, les facteurs influençant cette prescription et les jugements portés par les médecins eux-mêmes sur cette prescription. Les entretiens étaient enregistrés et retranscrits grâce à un codage permettant d’en faire une analyse thématique à l’aide d’une grille établie lors du 1er groupe de pairs.

L’objectif principal de l’étude est d’explorer les pratiques et les facteurs qui motivent la prescription différée d’antibiotiques par les médecins généralistes.

Résultats:

22 entretiens individuels et 2 entretiens en groupe de pairs ont été menés.

Les pathologies pour lesquelles les médecins avaient le plus souvent recours à la PDA étaient les OMA de l’enfant de plus de 2 ans et les sinusites aigues débutantes.

Les situations les plus courantes étaient les cas d’incertitude diagnostiques, l’inquiétude forte de certains patients avec une peur de médecin de n’être que symptomatique, peur des reproches du patient, le manque de temps à consacrer à des explications sur une non prescription d’antibiotiques et l’absence de permanence de soins (veille de week-end).

Les modalités de PDA variaient en fonction des médecins que ce soit en terme de rédaction d’une ou de plusieurs ordonnances, de collaboration ou non avec le pharmacien, d’explications écrites ou orales des critères de recours à l’antibiotique.

Le ressenti des médecins par rapport à cette PDA était variable : sentiment de perte de contrôle de la prescription et de ne répondre qu’aux attentes du patient, des consultations vécues comme complexes et génératrices d’erreur diagnostiques ou thérapeutiques.

Le résultat principal qui ressort de cette étude est que dans les situation de PDA une relation médecin-patient fiable est indispensable pour recourir à la PDA.

Conclusion:

Les médecins français ont recours à la PDA bien qu’elle ne soit fondée sur aucune recommandation. Cette étude nous éclaire sur les motivations et modalités de la PDA en médecine générale lors des infections respiratoires.

Une étude française datant de 2008 avait mis en évidence que la PDA permettait de réduire la consommation d’antibiotiques par rapport à une prescription immédiate dans les infections respiratoires sans augmenter les complications infectieuses.

Il serait souhaitable de porter à connaissance des médecins les résultats de cette étude afin de les déculpabiliser.

Des études complémentaires sur le ressenti du patient et du pharmacien ainsi que sur le respect de ces prescription permettraient d’approfondir le travail.


Commentaire

Commentaire:

La PDA est une pratique courante dans les cabinets de médecine générale, cependant contrairement aux pays nordiques elle n’entre pas dans les recommandations, ce qui fait qu’elles sont difficilement assumées par les prescripteurs.

Cette étude a permis de mettre en avant les facteurs motivant une PDA.

Les résultats peuvent cependant être biaisés du fait d’un recueil de données parfois réalisé en groupe de pairs. On sait que les médecins interrogés dans ces groupes ont tendance à homogénéiser les pratiques.

Des études complémentaires de plus grande puissance sont nécessaires afin de faire changer les recommandations et déculpabiliser les prescripteurs.


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