DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse
Les soins de premier choix de la dermatite séborrhéique
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Résumé de l'article
Introduction
La DS est une affection bénigne souvent gênante.
Elle est appelée également eczéma séborrhéique ou dermite séborrhéique.
Le diagnostic
La DS est caractérisée par des rougeurs et des squames grasses sur le cuir chevelu (allant de la simple desquamation sèche aux croutes épaisses et rouges) et le visage (nez, sourcils, paupière, conduit auditif externe, parfois sternum, entre les épaules).
L’intensité de ces symptômes est variable dans le temps. Elle évolue par poussées, avec des aggravations en hivers ou périodes de stress, et régresse généralement sans séquelle.
La DS est plus fréquente chez les hommes, et apparaît généralement à la puberté, parfois après 50 ans. Elle n’est pas contagieuse. Le rôle d’une levure a été évoqué mais la cause est en fait mal connue.
La DS ne doit pas être confondue avec le psoriasis ou la rosacée:
- Dans le psoriasis, les plaques sont bien limitées, en relief, et ne sont généralement pas limitées au cuir chevelu ou au visage.
- La rosacée évolue par phase (bouffée vaso-motrices, puis rougeurs de plus en plus permanentes, apparition de télangiectasies, puis de papulo pustules). Les zones touchées sont les joues, le menton, le nez, le centre du front, les paupières.
La stratégie thérapeutique
Aucun traitement n’assure la guérison. Agir sans médicaments, par des traitements locaux (shampoing, crème) permet souvent une amélioration temporaire.
Les données sur les traitements des DS sont de faible niveau de preuve avec des critères d’évaluation disparates.
Les shampoings antipelliculaires :
Dans une DS peu sévère du cuir chevelu, une alternance de shampoing non spécifique et shampoing antipelliculaire suffit souvent. Il faut décrypter la composition de ces shampoings qui contiennent des substances aux propriétés antifongiques : ciclopirox, climbazole, piroctone olamine, pyrithione de zinc, sulfure de sélénium. Sont parfois associées des substances kératolytiques (huile de cade, acide salicylique) ou même des anti-inflammatoires non stéroïdiens (kéluamide). Il est utile d’identifier ces substances actives pour recourir à une autre substance si le produit utilisé s’est avéré inefficace.
Les traitements antifongiques locaux
Si les produits cosmétiques sont inefficaces ou en cas de DS sévère, les traitements antifongiques locaux sont conseillés.
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Dans la DS du cuir chevelu des adultes :
- ciclopirox shampoing 1% (ou plus)
- ou kétoconazole gel moussant 2%
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Dans les DS du visage et du thorax :
- Ketoconazole gel moussant (2/semaine pendant 4 semaines)
- ou Kétoconazole crème 2%
- ou ciclopirox crème 1% (2/jour pendant 4 semaines).
Les effets indésirables communs du kétoconazole et du ciclopirox sont les démangeaisons, sensation de brûlure, sècheresse de peau. Le kétoconazole expose à des interactions médicamenteuses (passage cutané et inhibiteur du cytochrome P450) et des chutes de cheveux ont été également rapportées.
Les dermocorticoïdes
Les dermocorticoïdes (DC) sont utiles en traitement de courte durée si les traitements de premier choix n’ont pas marché.
Sur le visage, il faut utiliser des DC d’activité faible. L’efficacité des DC est partielle et ils exposent à des effets indésirables disproportionnés, majoritairement cutanés (atrophie, sécheresse, infection…), des effets de rebond à l’arrêt avec un risque de dépendance, et au niveau des paupières un risque de glaucome et cataracte.
Il est donc utile de limiter l’application des DC à 2 fois par jour, 3 semaines consécutives maximum, avec une interruption d’au moins 2 semaines et de faire un arrêt progressif.
En cas de grossesse
Pendant la grossesse, étant donné l’absorption cutanée des produits locaux, il faut éviter le kétoconazole, ciclopirox, dermocorticoïdes, sulfure de sélénium, AINS, acide salicylique.
Globalement, les effets des substances antipelliculaires contenu dans les shampoings sont mal connus, donc à éviter chez la femme enceinte.
Commentaire
Tout a été dit sur le dermatite séborrhéique, pathologie fréquente et source de nombreuses demandes en médecine générale.
Alors quel est l'apport concret de ce papier? Deux choses:
Il nous donne les moyens d'analyser la composition antifongique de différents produits du commerce (shampoings notamment)
Et il nous rappelle le danger (en particulier chez la femme enceinte) du passage systémique par voie cutanée des produits en application locale.
- auteur du résumé:Camille Rougié (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:18/01/2015
- date de validation:18/01/2015
- Mots cles:
- dermatite séborrhéique
- dermite séborrhéique
- eczéma séborrhéique
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