CAT devant un oeil rouge
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
L'oeil rouge non traumatique est un motif de consultation fréquent en médecine générale. Les signes de gravité sont : des douleurs oculaires insomniantes ou une baisse de vision (BAV).
L’examinateur précisera l’ancienneté, le mode évolutif ainsi que les circonstances d’apparition.
Au terme d’un examen clinique bilatéral et comparatif, trois situations se présentent.
1. OEIL ROUGE INDOLORE SANS BAISSE DE L'ACUITE VISUELLE
- CONJONCTIVITE
- Inflammation de la muqueuse conjonctivale.
- Signes irritatifs : picotement, sensation de sable dans les yeux, larmoiement avec écoulement.
- Signe d’alerte : la photophobie = atteinte cornéenne.
- Etiologie :
- Virale :
- Atteinte unilatérale, épidémique, associée à un larmoiement important,
- adénopathie douloureuse prétragienne ou sous angulomaxillaire douloureuse.
- Evolue en 2 à 6 semaines.
- Le plus fréquent: Adénovirus.
- Contagiosité ++.
- Contre indication à la corticothérapie car risque d’Herpès.
- Bactérienne :
- Atteinte bilatérale et symétrique parfois épidémique.
- Sécrétion purulente.
- Evolution rapide en 5 à 8 jours.
- Staphylocoque doré et epidermidis, streptocoque pneumoniae, haemophilus influenzae.
- TTT local par lavage oculaire et antibiothérapie à large spectre.
- Allergique :
- bilatérale évoluant par poussées sur terrain atopique.
- Sécrétion claire, prurit.
- Eviction de l'allergène+ soins locaux, collyre atiallergique, corticothérapie locale.
- A l’examen il faut rechercher la présence de papilles en retournant la paupière et éliminer un atteinte cornéenne par test à la fluorescéïne.
- HEMORRAGIE SOUS-CONJONCTIVALE
- Œil rouge isolé, d’aparition brutale, sans trouble de la vision ni douleur.
- En cas de récidive elle doit faire rechercher une fragilité capillaire : HTA, atériosclérose, diabète, ou trouble de la coagulation.
- Régression spontanée en 3 à 20 jours.
2. OEIL ROUGE ET DOULOUREUX SANS BAV:
- EPISCLERITE
- Atteinte inflammatoire de l’épisclère.
- Coloration rose saumon.
- Femme jeune.
- Bénin, la récidive fréquente doit faire rechercher une étiologie.
- Disparition de l’hyperhémie conjonctivale quelques minutes après l’instillation d’une goutte de néosynéphrine 10%.
- Cause : Idiopathique, allergique, herpètique, associée à la rosacée, aux spondylarthropathies, collagénoses, vascularites, tuberculose et syphilis. Ttt : AINS en collyre pendant 1 mois
- SCLERITE
- Femme 40-60 ans.
- Associée à une maladie systémique dans 50% des cas.
- Recherche étiologique systématique.
- Douleur importante, œil rouge vif+/- zones bleutées ou noires, test à la néosynephrine negatif.
- Ttt/ étiologique et AINS per os.
3. OEIL ROUGE ET DOULOUREUX AVEC BAV
- Crainte d’une atteinte ophtalmologique sévère.
- Un suivi ophtalmo est donc impératif.
- ATTEINTES CORNEENNES: KERATITES
- La douleur et photophobie sont d’autant plus importantes que la kératite s’accompagne d’une atteinte de l’épithélium avec une mise à nu des terminaisons nerveuses.
- Les signes constants d’une atteinte cornéenne : douleur oculaire, larmoiement, blépharospasme et photophobie.
- L’épreuve à la fluorescéine permet de différencier une atteinte superficielle d’une forme ulcéreuse.
- 1. Kératite ponctuée superficielle :
- Elle traduit une atteinte de la couche antérieure de la cornée
- Etiologie : Corps étranger sous palpébral, infection (elle peut compliquer une conjonctivite), lentilles, UV, produits chimiques, syndrome sec.
- TTT : larmes artificielles
- 2. Kératite herpétique :
- Il faut recherche un antécédent de primo infection herpétique, une récurrence extra oculaire du HSV et un facteur favorisant.
- TTT : antiviral local et général.
- 3. Ulcère de cornée :
- Il peut être secondaire à un traumatisme, une opération, une infection, un toxique.
- On retrouve un cercle périkératique.
- La recherche d’un ulcère perforant est systématique, il justifie une prise en charge ophtalmologique.
- TTT : larmes artificielles, pommade cicatrisante +/- antibiothérapie locale.
- 4. Abcès de cornée :
- Douleur d’apparition rapide avec un œdème palpébral.
- Il justifie d’une prise en charge ophtalmologique.
- UVEITE :
- Atteinte inflammatoire du tractus uvéal : Iris, corps ciliaires et choroïde.
- Souvent associée à une maladie de système.
- Douleur oculaire+ céphalées+ BAV+ œil rouge avec un cercle périkératique+ myosis+ diminution du réflexe photomoteur.
- Chambre antérieure trouble.
- Une prise en charge ophtalmologique est nécessaire afin de rechercher des signes de gravité : BAV importante, hypertonie oculaire, inflammation importante.
- ENDOPHTALMIE
- Pronostic oculaire engagé.
- Contexte post opératoire+++
- TTT : Injection intra vitréenne d’antibiotique.
- HYPERTONIE OCULAIRE PAR FERMETURE DE L’ANGLE IRIDO-CORNEEN
- Fréquente et grave (risque de cécité par ischémie du nerf optique)
- Femmes asiatiques âgées et hypermétropes.
- Douleur oculaire et périoculaire, unilatérale, brutale, avec BAV, photophobie, larmoiement et signes digestifs.
- Œil rouge avec cercle périkératique, œdème cornéen, pupille en semi mydriase aréflexique, chambre antérieurs étroite voire plate.
- Œil « dur comme du bois »
- Facteur déclenchant=
- MEDICAMENTS PARASYMPATHOLYTIQUES (Viscéralgine, IMAO),
- SYMPATHICOMIMETIQUE (bronchodilatateur, antitussif),
- ANTIHISTAMINIQUE H1
- AMPHETAMINE.
- Prise en charge en urgences par un ophtalmologue.
- TTT : hypotonisants généraux IV et myotiques en collyre puis prise en charge chirurgicale pour iridotomie au laser YAG. A distance pour l’œil adelphe.
Commentaire
Cet article pourrait être très utile dans la pratique quotidienne du médecin généraliste. La présentation ne diffère pas de l’item 212 pour la préparation de l’ECN : http://www.fascicules.fr/data/consulter/ophtalmo-polycopie-16-oeil-rouge-douloureux-COUF.pdf
Concrètement, ce papier met bien en relief les fameux « red flag » de la prise en charge permettant d’adresser le patient à un spécialiste ou aux urgences.
Cependant, combien de médecin généraliste possède de la Néosynéphrine 10% ou de la fluorescéine au cabinet ? Une lampe à lumière bleue? Le serpent se mord la queue, les signes de gravité sont difficilement retrouvés en l’absence de matériel adéquat.
Pour ouvrir la discussion :
- Néosynéphrine 10% : 2.92€ la dose
- Fluorescéine : 1 € la dosette
- Lumière bleue : application gratuite sur I phone
- auteur du résumé:Natacha Doppelt (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:27/06/2014
- date de validation:27/06/2014
- Mots cles:
- conjonctivite
- conjonctivite
- sclerite
- sclerite
- kératite
- uvéite
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