Présentation d'une nouvelle classe thérapeutique: les analogues du GLP-1, quels intérêts? Quel recul?
Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant
du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE
DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la
REVUE DE PRESSE du DMG.
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Résumé de l'article
Analogue du GLP-1,
une nouvelle classe thérapeutique dans le diabète de type 2
Article paru dans La Revue du Praticien- médecine générale, tome 25, N°859 du 4 au 8 avril 2011, auteurs : Guillaume charpentier, Gilles Le Pape
Présentation d’une nouvelle molécule
Résumé de l’article :
La présence de glucide dans le tube digestif stimule la sécrétion d’incrétines, dont la plus puissante est le GLP-1, qui ont deux actions :
- Potentialiser la réponse insulinique au glucose
- inhiber la sécrétion de glucagon pendant le repas (augmentée de façon pathologique chez les diabétiques)
Les incrétines constituent donc une cible pharmacologique intéressante dans le cadre du diabète, d’autant plus qu’elles ne peuvent pas provoquer d’hypoglycémies. L’obstacle majeur était leur demi-vie particulièrement courte (1 à 2 minutes) du fait d’une dégradation enzymatique rapide par la DPP4.
La première classe thérapeutique développée correspond aux inhibiteurs de la DPP4 : les glinides, bien tolérés, mais d’une efficacité modeste (diminution de l’HbA1c de 0.75%).
Ensuite, les analogues du GLP-1 ont été synthétisés. Leur administration permet des taux non physiologiques de GLP-1 avec deux actions supplémentaires intéressantes : une perte de poids significative par des effets anorexigènes au niveau central, et le ralentissement de la vidange gastrique. Par ailleurs, des effets cytoprotecteurs cardiaques, neurologiques et sur les cellules bêta sont possibles, mais très partiellement démontrés chez l’adulte.
Les deux molécules sont l’exénatide et le liraglutide (qui bénéficie d’une meilleure homologie). Le liraglutide semble plus intéressant : diminution plus importante de l’HbA1c (-1.12% vs -0.79%), perte de poids plus importante et plus durable (différence de 3kg à terme), demi-vie plus longue (13h vs 1,5 à 2,4heures) permettant l’administration en une prise par jours (contre 2 pour l’exénatide), moindre induction d’auto-anti-corps (donc moins de perte d’efficacité). La tolérance est bonne, en dehors de nausées/vomissements à l’initiation du traitement, qui sont évitées si on augmente progressivement les posologies. L’obstacle majeur à la prescription est le mode d’administration : une injection sous-cutanée.
Les indications possibles sont :
- après échec de la metformine seule (donc en alternative des sulfamides hypoglycémiants principalement) pour le liraglutide.
- Après échec d’une bi- ou trithérapie par antidiabétiques oraux (en alternative à l’insuline lente). Les études réalisées montrent que l’exénatide a la même efficacité que la glargine sur l’HbA1c et que le liraglutide est légèrement plus efficace. On prescrirait plutôt de l’insuline en cas d’insulinopénie manifeste (hyperglycémie majeures avec amaigrissement).Les analogues du GLP1 seront préférés en cas de surpoids non contrôlé, de diabète peu déséquilibré.
Commentaire
Ce qu’en dit l’HAS :
Les recommandations sur la prise en charge du diabète de 2004 ne parlaient pas des analogues du GLP-1 ni des inhibiteurs de la DDP4, inexistants à cette époque. Néanmoins, les auteurs mettaient en garde contre les nouvelles molécules, pour lesquelles le rapport bénéfice/risque était moins bien évalué et qui ne bénéficient pas d’un bon recul clinique et d’une pharmacovigilance ancienne.
Lors de sa présentation de la liraglutide, en décembre 2009, la HAS considérait que cette molécule constituait un progrès thérapeutique mineur dans le traitement du diabète de type 2. Les indications sont :
- en bithérapie avec la metformine ou un sulfamide hypoglycémiant
- en trithérapie associée à la metformine et soit un sulfamide hypoglycémiant, soit une glitazone.
La réduction du taux d’HbA1c observée est considérée comme comparable à celle des antidiabétiques recommandés. La tolérance à long terme est inconnue, en particulier concernant les risques de pancréatite et d’atteinte thyroïdienne.
Ce qu’en dit la presse
La revue Prescrire :
Concernant l’exénatide, la revue avait noté un intérêt éventuel de cette molécule dans de rares situations, sans progrès tangible ni données à long terme. Depuis la revue en septembre 2008 (numéro 299), a dénoncé de nombreux effets indésirables, parfois graves (pancréatites, insuffisances ou dysfonctions rénales pouvant conduire à la dialyse.
Concernant la liraglutide, en mars 2010, la revue titrait qu’il semble plus prudent d’en rester à l’exénatide. En janvier 2011, Prescrire ré-itère ses doutes, préférant des antidiabétiques bien connus, éprouvés, aux nouveautés dont la liraglutide et l’exénatide. En effet, ses traitements ont montré une efficacité sur les chiffres glycémiques, mais les autres effets positifs restent mal démontrés. Par contre, ils ont fait preuve de nombreux effets secondaires et ils sont mal évalués sur le long terme.
La presse étrangère :
De nombreux autres articles à l’étranger dénoncent le manque de recul clinique face à cette classe thérapeutique. Son innocuité voire même son intérêt sont discutés. A titre d’exemple, the medical letter (USA) écrit qu’ « ajouter des injections d’exénatide au traitement oral peut améliorer le contrôle glycémique à jeun et post-prandial sans entrainer de prise de poids. Il reste à déterminer si l’absence de prise de poids est une raison suffisante pour l’essayer avant de commencer l’insuline ». (traduction faite par esculape)
- auteur du résumé:Claire Leleu (Etudiant(e) au DMG PARIS DIDEROT)
- date de rédaction:13/06/2011
- date de validation:13/06/2011
- Mots cles:
- Diabète de type II, Thérapie
- Diabète de type II
- Thérapie
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