DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Hépatites virales : qui dépister ?

Antona D, Couturier E and Larsen C.Épidémiologie des hépatites virales en France Rev Prat ; 2011 : 25-32



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

Les hépatites virales ont un coût humain et matériel important pour notre société, mais on connait aujourd’hui cinq virus différents, et il est intéressant de connaitre leur épidémiologie pour mieux prévenir leur transmission.

Résultats
Hépatite A

L’hépatite A est liée au péril fécal, et pour la France, concerne surtout les voyageurs en pays de haute endémicité ainsi que leurs proches. Le pic de fréquence est donc au retour des grandes vacances, Septembre-Octobre. La prévention de cette maladie repose sur l’hygiène des mains et sur la vaccination, à réaliser dans les 14 jours apres contact avec une personne infectée. Enfin les études d’incidence nous montrent que ce sont les enfants de moins de 15 ans qui sont les plus touchés, et que c’est donc sur eux que la prévention doit être axée. Rappel : pathologie à déclaration obligatoire.

Hépatite B

L’hépatite B, elle, se transmet via les liquides biologiques (exposition au sang, rapports sexuels…). Le plus souvent asymptomatique, elle pose le problème des hépatites fulminantes, ainsi que des hépatites chroniques pouvant mener à l’hépatocarcinome. La France est un pays de faible endémicité (prévalence = 0.65%), Parmi les facteurs significativement associés au VHB, on retrouve l’usage de drogues par voie intraveineuse, un pays de naissance à endémicité modérée ou élevée, l’homosexualité, et la précarité. La prévention repose sur la vaccination, très incomplète en France avec une couverture vaccinale inférieure à 50% chez l’enfant, qui est la population-cible de la prévention, par vaccination systématique. L´hépatite B aiguë symptomatique est à déclaration obligatoire.

Hépatite Delta

L’hépatite Delta, satellite de HBV car lui empruntant son matériel génétique, est acquise soit simultanément, soit ultérieurement a HBV. De transmission parentérale essentiellement, mais aussi par voie sexuelle, c’est un facteur aggravant du portage chronique d’HBV, la population-cible d’une prévention serait donc celle porteuse d’hépatite B.

Hépatite C

L’hépatite C, dont l’infection passe le plus souvent inaperçue, est responsable d’hépatocarcinomes. Le principal mode de transmission du VHC est la voie sanguine, lié à l’usage de drogues par voie nasale et intraveineuse, mais aussi associés à l’âge (30 ans et plus), la transfusion sanguine avant 1991, la naissance dans un pays de forte ou moyenne endémicité pour le VHC. Le tatouage a également été décrit comme à risque de transmission en cas de nonrespect des bonnes pratiques. La transmission materno-foetale est rare (< 3 %), de même que la transmission sexuelle. La prévalence en France est en baisse (0,71 % en 2004), et la proportion de porteurs chroniques connaissant leur statu sérologique s’est amélioré. Cependant, la population cible (essentiellement usagers de drogues IV et patients nées dans des pays de forte endémie) est encore insuffisamment dépistée.

Hépatite E

Le virus de l’hépatite E est ubiquitaire dans les pays où l’eau potable et l’assainissement font défaut. Dans les pays industrialisés sa circulation est sporadique. Le réservoir naturel de ce virus n’est pas limité à l’homme, mais aussi a certains animaux (porc…). La transmission est essentiellement alimentaire ou hydrique. La population à risque est celle susceptible de complications : hépatite fulminante chez les patients ayant une hépatopathie sous-jacente, et les femmes enceintes dans les zones d’endémie. Des complications de type hépatite chronique et cirrhose ont aussi été observées chez des patients immunodéprimés. Les expositions à risque les plus fréquemment citées étaient une consommation régulière de salaisons crues de porc ou de produits de la chasse et une consommation d’eau de forage privé. En zone d’endémie, la prévention consiste à contrôler les eaux de boisson et l’assainissement des eaux. En zone non endémique, la prévention des cas importés repose sur les recommandations aux voyageurs sur les risques entériques. Aucune prévention des cas autochtones n’est pour l’heure reconnue en France, et une hépatite E doit être suspectée devant toute hépatite aiguë inexpliquée, même en l’absence de séjour récent en zone d’endémie, les formes autochtones étant plus fréquentes que les formes importées.

Conclusion

Au total, on peut affirmer que le dépistage en France des hépatites virales est insuffisant, et qu’un meilleur dépistage permettrait un traitement plus précoce, surtout des hépatites chroniques B et C. Ces connaissances épidémiologiques ont pour but de mieux cibler le dépistage, et de prévenir leur transmission à l’entourage.


Commentaire

Méthodes

Cet article est lui même un résumé épidémiologique des hépatites virales dans la population française, ou tout du moins dans la population vivant en France. Au final l´article se veut très informatif, mais il manque des statistiques importantes telles que l´incidence des différents virus.

Intérêt dans la pratique de la médecine générale

L´article insiste sur le dépistage insuffisant des hépatites virales, et en reprenant et précisant quels sont les patients à risque, il facilite le repérage de ceux chez qui le généraliste doit proposer le dépistage.

Il rappelle aussi que la vaccination contre l´hépatite B est très insuffisamment réalisée en France chez l´enfant.


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