DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Incontinence urinaire: des solutions nouvelles!

Hennebelle D, Robain G , Valentini F, Incontinence urinaire: quoi de neuf? Rev Prat Med Gen 846: 585-7; 20/9/2010



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

L'incontinence urinaire touche 3 millions de patients en France et son retentissement sur la qualité de vie est important. Cet article nous propose de faire le point sur l'évolution de la prise en charge de cette pathologie.

Pour bien la prendre en charge, il faut savoir caractériser le type d'incontinence. Il en existe trois :

L'interrogatoire et le catalogue mictionnel permettent souvent de préciser le type d'incontinence urinaire et de distinguer les incontinences urinaires vraies des erreurs diététiques et de comportement.

L'examen clinique recherche une cause locale et une affection neurologique centrale.

La bandelette urinaire est recommandée. L'échographie vésico-rénale/prostatique peut être utile notamment pour le bilan des IU sur urgenturie. Dans certains cas, on peut réaliser une exploration urodynamique.

Le traitement :

Il faut toujours traiter l'étiologie si cela est possible!

La rééducation périnéale est prescrite en première intention dans tous les cas d'incontinence urinaire . La prescription initiale est de 10 séances, ne pas poursuivre au-delà de 25 séances si pas d'efficacité.

Les traitements hormonaux de la ménopause ne corrigent pas l'incontinence urinaire.

Les bandelettes sous-urétrales (notamment la technique du TVT : Tension-free Vaginal Tape) ont transformé la prise en charge de l'incontinence urinaire féminine et ont presque totalement remplacé les autres chirurgies . Elles sont mises en place par voie vaginale sous anesthésie loco-régionale ou générale. Elles consolident le plancher défaillant sur lequel s'appuie l'urètre pour permettre sa fermeture. Leur indication principale est l'incontinence urinaire d'effort par hypermobilité de l'urètre.

Le sphincer artificiel est le traitement de référence de l'incontinence urinaire sévère lors d'insuffisance sphinctérienne post chirurgical de prostate. Il peut aussi être utilisé en cas d'échec des autres thérapeutiques.

Les injections péri-urétrales sont utilisées chez les femmes avec une incontinence urinaire d'effort légère et une contre-indication à un geste chirurgical invasif. On injecte sous anesthésie locale un matériel qui comprime l'urètre. Les résultats à moyen terme sont décevants.

Les ballonnets urétéraux sont de principe similaire mais leur efficacité à moyen terme n'est pas connu.

Les nouveaux médicaments ne sont pas plus efficaces que les anticholinergiques (oxybutynine; DITROPAN, DRIPTANE) mais ont moins d'effets secondaires. Ils peuvent être utilisés dans l'incontinence urinaire par urgenturie et être prescrits en première intention chez la personne âgée. Il s'agit du chlorure de trospium (CERIS), de la toltérodine (DETRUSITOL) et de la solifénacine (VESICARE). Quelle que soit la molécule utilisée, il faut s'assurer de l'absence de rétention urinaire sous traitement et l'interrompre en cas de dysurie ou de rétention.

Dans le cas de l'insuffisance sphinctérienne, ont peut utiliser la duloxétine (CYMBALTA), mais cette molécule n'a pas l'AMM dans cette indication.

La neuromodulation des racines sacrées consiste en l'implantation d'un appareil de neuromodulation dans une fosse iliaque. Son indication est l'échec des autres traitements essentiellement pour l'hyperactivité vésicale et la rétention urinaire.

La toxine botulique A est utilisée dans l'hyperactivité du détrusor des vessies neurologiques avec un niveau de preuve important mais sans l'AMM. L'injection se fait sous anesthésie locale, l'efficacité se fait sentir 5 à 20 jours après pendant 6 à 9 mois. La paralysie du détrusor nécessite alors des autosondages 5 à 6 fois par jour.

Dans des cas rare, les vessies neurologiques hyperactives et en rétention avec impossibilité de sondage nécessitent une désactivation chirurgicale complète de vessie.

De nouvelles thérapies sont actuellement à l'étude comme les thérapies cellulaires; et ouvrent de nouvelles perspectives de soin pour l'avenir.


Commentaire

L'incontinence urinaire est une affection majoritairement féminine.

Le problème principal en médecine générale est son dépistage, car les patientes ont tendance à masque ce symptome qu'elles considèrent humiliant.

Cet article met en lumière la variété des solutions thérapeutiques. La réflexion sur la kinésithérapie est aujourd'hui beaucoup simplifiée, puisque la règle est qu'elle doit toujours être tentée. La panoplie médicamenteuses s'est enrichie récemment, et ne se limite plus à deux ou trois médicaments atropiniques. Enfin, au delà des bandelettes sous-urétrales, dont la pose est très simple, et l'efficacité connue, plusieurs solutions chirurgicales, récentes, sont probablement prometteuses, et leurs résultats à moyen et long terme doivent être étudiés.


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