DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Paracétamol et ibuprofène: seuls ou associés dans le traitement de la fièvre de l'enfant?

Nabulsi M, Is combining or alternating antipyretic therapy more beneficial than monotherapy for febrile children? BMJ 2009;339:b3540 doi: 10.1136/bmj.b3540



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Il est habituel que les cliniciens recommandent, pour le traitement de la fièvre de l'enfant, des prescriptions associant ibuprofène et paracétamol, selon des modalités variables. Cette stratégie pose le problème de sa sécurité: elle pourrait en effet théoriquement augmenter la toxicité rénale, ou le risque d'infection par un streptocoque invasif du groupe A. Pour qu'elle soit acceptable, il faudrait donc qu'elle ait une supériorité prouvée sur le traitement de la fièvre.

Les auteurs du présent travail ont fait une recherche systématique des études concernant ces stratégies, dans les bases de données PubMed, Medline, CINAHL, Cochrane, et Embase, puis analysé les études retrouvées (la qualité des étudies était mesurée par l'échelle JADAD).

Dans deux étudies, l'administration combinée d'ibuprofène et de paracétamol, en même temps, était comparée à la monothérapie d'un des deux produits: l'efficacité de la bithérapie était aussi bonne que l'ibuprofène seule, et un peu meilleur que le paracétamol. Mais les deux études posaient des problèmes de validité: absence d'aveugle, absence d'information sur les causes d'arrêt de l'étude, température mesurée à des intervalles supérieurs à deux heures, échantillons de taille insuffisante.

Dans les trois autres études, l'ibuprofène et le paracétamol étaient alternés toutes les trois ou quatre heures. Le traitement alterné s'avère supérieur à la monothérapie d'ibuprofène ou de paracétamol.Toutefois ces études étaient de qualité moyenne (échantillons faibles, absence de groupe placebo ou de double aveugle, doses administrées insuffisantes en monothérapie. De plus, la différence de tempbérature entre les deux groupes était cliniquement insingnifiante (inférieure à 1°C) dans deux études. Aucun effet indésirable n'a été rapporté, mais il est à noter que la recherche shsytématique d'une toxicité hépatique ou rénale par des tests biologiques n'a été faite que dans une étude.

Deux nouvelles études seront prochainement disponibles, dont la méthodologie paraît adéquate. Elles pourraient lever les incertitudes actuelles, en ayant notamment des nombres de patients inclus suffisants pour mettre en évidence des différences inter-groupes significatives et en étudiant correctement les effets indésirables.


Commentaire

Dans la situation actuelle que fau-il faire?

Il est clair qu'aucune réponse fiable n'est apportée à la question du choix monothérapie/bithérapie dans la gestion de la fièvre de l'enfant. Les recommandations du NICE sont d'utiliser l'une ou l'autre des deux drogues, préférentielle en monothérapie. Le changement de produit est légitime en cas de non réponse au premier médicament utilisé. Il faut aussi continuer d'éduquer les parents sur le caractère physiologique de la fièvre, sur son utilité immunologique, et sur les risques associés à un usage excessif des antipyrétiques.


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