Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.
Le syndrome de fatigue chronique (SFC) est une pathologie d'étiologie inconnue, impliquant de multiples systèmes physiologiques. Les patients qui en sont atteints présentent des anomalies de la réponse immunitaire, notamment de la réponse immunitaire innée et de l'activité des cellules NK (natural killer). Un certain nombre de virus ont été identifiés comme associés au SFC, notamment des groupes herpesvirus et enterovirus.
Récemment, un gammarétrovirus, proche du xenotropic murine leukemia virus (XMRV), a été identifié dans le tissu tumoral d'un certain nombre de patients atteintes de cancers prostatiques.
Partant de la constatation que les patients atteints d'un cancer prostatique et infectés par le XMRV présentaient des altérations d'une enzyme antivirale, la RNase L, et que ce même type d'anomalies est connue chez les patients porteurs d'un SFC, les auteurs ont cherché à déterminer la prévalence de l'infection par XMRV au sein des patients atteints de SFC.
Ils ont exploité pour cela la banque de tissus du Whittemore Peterson Institute, qui contient notamment des échantillons de sérums de patients atteints de SFC.Parmi les 101 échantillons de cellules mononucléées du sang périphériques (CMSP) de patients SFC, 68 (67%) contenaient la séquence gag du virus XMRV. En comparaison , sur une population de 218 sujets bien portants, 8 (3,7%) étaient porteurs de cette même séquence.
L'analyse génomique des séquences gag et env des patients atteints de SFC qui en étaient porteurs a montré une similarité extrême (supérieure à 99%) avec les gènes de XMRV identifiés dans les cancers prostatiques.
L'analyse de la nature des cellules infectées montre qu'il s'agit notamment de lymphocytes T et B.
Les auteurs ont pu obtenir la contamination de lymphocytes T sains en présence de lymphocytes infectés ou de sérum de sujets porteurs du XMRV.
Les auteurs concluent à une association fortement significative entre la présence du rétrovirus XMRV et le développement d'un SFC. Ils soulignent que cette association n'est pas nécessairement causale, mais observent que l'incidence des cancers est plus élevée parmi les patients atteints de SFC, et que le XMRV est impliqué dans au moins un cancer, celui de la prostate...
Il est rare qu'une revue de presse de médecine générale publie des articles de revues fondamentales. Cette publication dans SCIENCE est pourtant très importante pour notre discipline, puisqu'elle ouvre une possible hypothèse pathogénique dans un pathologie relativement fréquente, très handicapante. Les patients qui en sont atteints sont classiquement rejetés par le système de soins spécialisé, et régulièrement renvoyés vers leur généraliste, faute de solution thérapeutique. Chaque généraliste connaît quelques patients atteints de SFC... et sera heureux de pouvoir suivre cette piste, si elle doit ultérieurement déboucher sur des possibilités thérapeutiques...
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